Erdogan : Netanyahu n’est plus une personne avec qui nous pouvons nous entretenir
- "Où est la justice ? Où sont les organisations internationales créées pour maintenir la paix ? Où sont les défenseurs des droits de l'Homme?", s'est interrogé le président turc
Ankara
AA/ Ankara/ Beraa Göktürk
"Le Premier ministre israélien, Benyamin Netanyahu n'est plus une personne avec qui nous pouvons mener une conversation", a déclaré, samedi, le président turc Recep Tayyip Erdogan.
C'est ce qu'il a fait savoir aux journalistes à bord de l'avion, alors qu'il revenait du Kazakhstan, après sa participation au Sommet de l'Organisation des États turciques, vendredi.
Le président Erdogan a souligné que Netanyahu était le premier responsable des attaques contre Gaza et qu'on se soulevait contre lui à l'intérieur d'Israël.
"Netanyahu est une personne qui provoque également la colère auprès du peuple israélien. Il a perdu le soutien de ses concitoyens et cherche à obtenir du soutien pour les massacres en utilisant des propos à référence religieuse", a-t-il poursuivi.
Et d'ajouter: "Netanyahu n'est plus une personne avec qui nous pouvons converser d'une manière ou d'une autre. Nous l'avons écarté et mis de côté".
En réponse à une question sur l'intense mouvement diplomatique qu'il mène pour mettre fin aux attaques israéliennes sur Gaza, Erdogan a indiqué que de nombreuses réunions avaient été organisées à cet égard.
Le président turc a également déclaré que la Türkiye participerait au sommet de l'Organisation de la coopération islamique dans la capitale saoudienne, Riyad, au moins de novembre en cours, faisant savoir qu'il attachait de l'importance à cet évènement.
"Nous ferons pression pour un cessez-le-feu", a-t-il annoncé, soulignant qu'il cherchait à arrêter l'effusion de sang en organisant des réunions qui se poursuivront également dans les prochains jours, avec tout le monde.
"Nous effectuerons une visite en Ouzbékistan la semaine prochaine. Ce sont des visites importantes à un moment très critique. Le président iranien Ebrahim Raissi se rendra en Türkiye, vers la fin du mois en cours et nous le rencontrerons", a-t-il détaillé.
Erdogan a affirmé que la communauté internationale qui est incapable de freiner l'approche anarchique d'Israël, ignorait essentiellement ses principes.
"Comme si ignorer le massacre des Palestiniens ne suffisait pas, ils se lancent dans une course à l'encouragement d'Israël pour que davantage d'enfants soient tués", a-t-il regretté.
Le chef d'Etat turc a expliqué que les pays occidentaux qui baissent la tête lorsqu'on leur rappelle les massacres précédents sur lesquels ils ont fermé les yeux seront écrasés sous la honte de leurs positions concernant ces atrocités."
"Où est la justice ? Où sont les organisations internationales créées pour maintenir la paix ? Où sont les défenseurs des droits de l'Homme?", s'est-il écrié, notant que la tragédie humaine dans les territoires palestiniens occupés, en particulier à Gaza, était à l'ordre du jour du sommet de l'Organisation des Etats turciques.
Et de réitérer que la Türkiye peut jouer le rôle d'État garant pour Gaza, dans le cadre du mécanisme des garants proposé par Ankara: "Si la Grèce est un État garant à Chypre, le Royaume-Uni et la Türkiye également.. Pourquoi n'y aurait-il pas un mécanisme similaire à Gaza?".
Erdogan a, en outre, avancé ce qui suit: "En tant que Turkiye, nous devons assumer un rôle de leader à cet égard, et ce sera un développement qui façonnera l'histoire, le présent et l'avenir", faisant savoir que près d'un mois s'était écoulé depuis le début des attaques: "A l'heure actuelle, nous constatons que les développements vont encore faire évoluer la situation contre Israël".
"Israël n'a pas pris cette mesure brutale en s'appuyant uniquement sur sa force, mais aussi sur le soutien occidental. Les États-Unis devraient être considérés comme faisant partie de l’Occident", a-t-il ajouté.
Erdogan a mis l'accent sur la volonté de la Türkiye de voir Gaza comme une région qui baigne dans la sécurité, en tant que partie intégrante de l'Etat palestinien indépendant, géographiquement entière, conformément aux frontières de 1967, avec Jérusalem-Est comme capitale. Une région où les gens ne sont pas tués ou déplacés, et où les hôpitaux, les rues, les écoles et les lieux de culte ne sont pas bombardés.
Le président Erdogan a déclaré avoir informé tous les dirigeants avec lesquels il s’était entretenu qu'à moins qu’une paix juste et durable ne soit établie dans la région, la région ne connaîtra pas d'accalmie, indiquant que même les pays qui ferment les yeux sur les massacres d'Israël et les soutiennent et qui n'hésitent pas à violer les valeurs qu'ils défendent, s'en rendront compte également.
Erdogan a souligné le soutien de la Türkiye aux initiatives qui apportent la stabilité et la paix dans la région, affirmant ce qui suit: "Nous ne soutenons pas les plans qui ciblent la vie des Palestiniens et qui cherchent à les retirer de la scène de l'histoire".
Le président turc a aussi critiqué certains pays, sans les nommer, qui tolèrent l'existence d'éléments d'organisations terroristes sous couvert de liberté d'expression, car ils ont tenté d'interdire le drapeau palestinien, qui est le symbole d'un peuple.
Il a appelé le monde à écouter les cris des enfants palestiniens, notant que tendre la main à ces personnes innocentes et persécutées est non seulement une dette mais également un devoir humanitaire.
"Israël, qui tente délibérément de provoquer l’effondrement du système de santé à Gaza, et la communauté internationale, qui ferme les yeux sur l’injustice, ont laissé mourir des civils, des malades et des nourrissons, dans cette enclave assiégée", a-t-il martelé, ajoutant que le vote aux Nations Unies sur les attaques israéliennes sur Gaza était très important car il représentait "un certificat scolaire" qui révélait l'échec d'Israël.
Pour le 29ème jour consécutif, l'aviation et l'artillerie de l'armée israélienne continuent de lancer une série de raids violents et de bombardements réguliers sur la plupart des zones de la bande de Gaza.
Le 7 octobre à l'aube, le mouvement de résistance islamique Hamas et d'autres factions palestiniennes ont lancé depuis Gaza l'opération "Déluge d'Al-Aqsa", en réponse aux "attaques incessantes des forces israéliennes et des colons contre le peuple palestinien, ses biens et ses lieux saints, en particulier la mosquée Al-Aqsa dans la partie occupée de Jérusalem-Est".
De son côté, l'armée israélienne a lancé l'opération "Épées de fer" et continue de mener des raids intensifs sur plusieurs districts de la Bande de Gaza, où vivent plus de deux millions de Palestiniens qui souffrent de la détérioration de leurs conditions de vie.
*Traduit de l'arabe par Malèk Jomni
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