France: L’expulsion de l’ambassadeur français du Mali fait réagir la classe politique
- L'ambassadeur de France à Bamako, Joël Meyer, a été sommé de quitter le Mali dans un délai de 72 heures
France
AA/Paris/Fatih KARAKAYA
Les réactions politiques se succèdent en France depuis que le Mali a donné 72 heures à l’ambassadeur français pour quitter le pays.
Ce sont d'abord les partis de l’opposition qui ont vivement critiqué le Président français ainsi que le gouvernement malien.
Marine Le Pen, présidente du Rassemblement national a vivement réagi sur Twitter.
« Alors que nos soldats se sacrifient depuis 10 ans pour sauver le Sahel des islamistes, les militaires maliens incapables de protéger leur propre pays osent chasser notre ambassadeur », a écrit la candidate à la présidence de la République. Elle a également promis « de faire respecter la France et notre armée », une fois élue. En revanche, elle n’a pas précisé de quelle manière elle allait le faire.
De son côté, Eric Zemmour, un autre candidat de l’extrême droite à la présidentielle a invité sur son compte Twitter « la France à repenser toute sa politique africaine ». « Nous nous battons pour expulser les djihadistes du Mali, mais le Mali expulse notre ambassadeur. Nos soldats meurent pour un pays qui nous humilie ! », a réagi l’ancien journaliste, condamné plusieurs fois pour incitation à la haine.
- Mesures de rétorsions
Par ailleurs, Nicolas Dupont-Aignan, député de l'Essonne et président de Debout la France, classé à l’extrême droite, a aussi vivement réagi sur Twitter.
« La France ne peut pas être le paillasson du Mali : 53 militaires français ont donné leur vie au Sahel et le gouvernement malien ose expulser notre ambassadeur ! », a-t-il indiqué, avant de proposer trois mesures de rétorsions. Il a d’abord demandé « la suppression de tout visa pour de nouvelles entrées de Maliens sur le sol français. Ensuite, il a exigé « l’expulsion manu militari des Maliens clandestins résidant en France », et enfin il souhaite « la révision de notre dispositif militaire au Sahel ».
A gauche, le président de la France Insoumise, également candidat à la présidentielle, Jean-Luc Mélenchon, a demandé au gouvernement français de « revenir au réel ».
« Avant que les sacrifices et nos morts au Mali n'aient été rendus vains, avant que la déchirure soit complète, il est temps pour la France de revenir au réel et de vider l'abcès avec le pouvoir malien actuel », a mis en garde Mélenchon avant d’appeler à ce que « l'Assemblée nationale soit saisie et décide d'un plan d'actions ».
Plus tôt dans la journée, le quai d’Orsay a indiqué « prendre note de la demande du gouvernement malien et a décidé de rappeler son ambassadeur ».
L'ambassadeur de France à Bamako, Joël Meyer, a été sommé de quitter le Mali dans un délai de 72 heures, en réaction aux propos tenus par le chef de la diplomatie française, Jean-Yves Le Drian, a indiqué le gouvernement malien dans un communiqué.
Le chef de la diplomatie française, Jean-Yves Le Drian, avait jugé « illégitimes » les autorités de transition et dénoncé leur « fuite en avant ». Il avait aussi estimé que le groupe russe Wagner était déjà à l’œuvre au Mali et qu’il y « protégeait les autorités en échange de l’exploitation des richesses minières du Mali ».