France : Le Parlement vote l’inscription de l’IVG dans la Constitution
- Les parlementaires réunis en congrès à Versailles ont voté la constitutionnalisation de l'interruption volontaire de grossesse par 780 voix pour et 72 voix contre.

Ile-de-France
AA / Paris / Ümit Dönmez
Les parlementaires français, réunis en congrès au Château de Versailles ce lundi 4 mars 2024, ont voté la constitutionnalisation de l'interruption volontaire de grossesse (IVG) par 780 voix pour et 72 voix contre.
Une majorité des trois cinquièmes des suffrages exprimés était requise (512 voix) pour approuver cette révision constitutionnelle visant à inscrire le droit à l’avortement à l’article 34 de la Loi fondamentale. Cette majorité a été atteinte sans difficulté et sans surprise, notamment après les votes massifs de l'Assemblée nationale (493 députés contre 30) et du Sénat (267 voix contre 50) en sa faveur.
902 parlementaires sur 925 ont pris part au vote ce lundi, alors que 852 suffrages ont été exprimés.
Par voie d'une publication sur les réseaux sociaux, le Président français Emmanuel Macron a salué la constitutionnalisation de l'IVG par le Parlement. "Fierté française, message universel. Célébrons ensemble l’entrée d’une nouvelle liberté garantie dans la Constitution par la première cérémonie de scellement de notre histoire ouverte au public", a-t-il déclaré avant de donner "rendez-vous ce 8 mars, journée internationale des droits des femmes" pour célébrer cette décision historique.
Pour rappel, ce lundi 4 mars, dès 15 h 30, les 925 députés et sénateurs étaient conviés par le chef d'État français – en vertu de l’article 89 de la Constitution – pour une réunion du Congrès visant à inscrire le droit à l’avortement à l’article 34 de la Loi fondamentale, soit "la liberté garantie de la femme de recourir au droit à l’interruption volontaire de grossesse".
Suite au favorable du Parlement français à la constitutionnalisation de l'IVG, la tour Eiffel a scintillé ce lundi à 19 h 00 (UTC+1) avec l'inscription "Mon corps, mon choix" en lettres d'or.
Le Groupe parlementaire La France Insoumise (LFI), et sa présidente Mathilde Panot, architecte de cette constitutionnalisation, a également tenu à saluer cette décision historique, faisant de la France le premier pays à inscrire l'IVG dans sa Loi fondamentale.
"La France inscrit le droit à l’avortement dans la Constitution après un vote HISTORIQUE. Fierté et émotion. La lutte pour nos droits continue, encore et toujours", a-t-elle tenu à souligner. Panot a également annoncé le dépôt d'une Proposition de résolution européenne (PPRE) visant à garantir le droit à l’avortement dans la Charte des droits fondamentaux de l’Union européenne.