
AA - Paris - Bilal Muftuoglu/ Andrew Jay Rosenbaum
Le nouveau parti musulman de France progresse au sein de la communauté musulmane du pays, estimée à 7 millions d'individus, avec comme objectif d'améliorer ses conditions de vie, a annoncé à l'agence Anadolu le fondateur du l'Union des Démocrates musulmans de France (UDMF).
''Nous espérons obtenir un soutien considérable afin de participer aux prochaines élections présidentielles'', a confié mardi, dans une interview, Najib Azergui, président de l'UDMF, fondée il y a trois ans.
Le parti, qui compte près de 1000 adhérents et de 3000 membres associés, cherche à revenir sur l'interdiction du port du voile en France et soutient entre autres l'adhésion de la Turquie à l'Union européenne (UE).
''La Turquie est un pays démocratique sans aucune religion d'Etat, comme la France'', a évoqué Azergui. ''L'adhésion de la Turquie à l'UE pourrait stabiliser les relations de l'Union avec le Caucase et le Moyen-Orient. Depuis la dissolution de l'Union soviétique, la Turquie est un acteur majeur dans la région'', a-t-il ajouté.
L'UDMF adhère aussi aux valeurs républicaines et à une conception d'Etat (laïc) sans aucune religion officielle, a assuré Azergui, soulignant, que son parti ''n'a rien à voir avec tous ceux qui cherchent à imposer la charia ou à introduire des lois à caractère religieux''.
Le premier parti musulman en France, Parti des musulmans de France (PMF), fondé en 1997, avait obtenu près de 2% des voix à Strasbourg et 1% des voix à Lyon aux élections législatives de 2007.
Selon Mohamed Latahy, aumônier et ancien directeur de la Grande Mosquée de Strasbourg, le PMF a perdu sa popularité, notamment en raison des propos ''antisémites et extrémistes'' du président de ce parti, Mohamed Latrèche.
''Nous avons commencé les travaux de fondation de notre parti en 2004 après que le gouvernement français a imposé l'interdiction du port du voile à l'école et de la prière musulmane dans les rues'', a-t-il mis en relief.
Concernant l'antisémitisme, Azergui a tenu à souligner que son parti a pris ses distances vis-à-vis de telles positions.''Notre cherchons à nous opposer à de tels dispositifs et à donner une voix politique à sept millions de musulmans qui vivent en France. Nos activités relèvent entièrement du système politique français et des valeurs républicaines'', a-t-i précisé.
''Aujourd'hui il est difficile d'être un musulman en France, notre parti œuvre à améliorer les conditions de vie des musulmans de France'', a-t-il ajouté.
L'UDMF avait décidé de retirer tous ses candidats aux élections départementales tenues le mois dernier, peu avant le scrutin, de peur de ''stigmatisation''. ''Il y avait une vague de réaction antimusulmane contre l'annonce de nos candidatures'', a fait savoir Azergui.
Au volet des réactions d'autres partis politiques, Jean-Christophe Cambadélis, premier secrétaire du Parti socialiste (PS), avait qualifié en février, l'existence de l'UDMF d''erreur stratégique'', dénonçant le risque d'une ''communautarisation''. Selon le Front National, parti d'extrême-droite, l'UDMF lance ''l'alerte rouge du communautarisme''.
Azergui a insisté de son côté sur le fait que son parti a ''toutes les intentions de présenter un candidat pour les prochaines élections présidentielles'', espérant que cette décision mettra davantage de lumière sur ce parti des musulmans.