Politique

France : Macron exclut un gouvernement du NFP au nom de la "stabilité institutionnelle"

- La France Insoumise menace le Président français d'une "procédure de destitution" alors que ce dernier annonce de nouvelles discussions.

Ümit Dönmez  | 26.08.2024 - Mıse À Jour : 26.08.2024
France : Macron exclut un gouvernement du NFP au nom de la "stabilité institutionnelle"

Ile-de-France

AA / Paris / Ümit Dönmez

Le Président français Emmanuel Macron a écarté la formation d'un gouvernement soutenu par le Nouveau Front Populaire (NFP) après une série de consultations avec les responsables des partis et les présidents des chambres parlementaires.

Par voie de communiqué publié ce lundi, l'Élysée a indiqué que cette décision est motivée par la nécessité de garantir la "stabilité institutionnelle" du pays. La Présidence française a souligné qu'un gouvernement formé uniquement sur la base du programme du NFP, soutenu par la plus grande alliance à l'Assemblée nationale, serait immédiatement censuré par une majorité de plus de 350 députés. Cela rendrait son action impossible.

Les réactions des partis politiques, notamment du NFP, n'ont pas tardé. La France Insoumise (LFI) a vivement critiqué cette décision. Dans un communiqué, LFI a confirmé son intention de déposer une motion de destitution (au titre de l'article 68 de la Constitution française) contre le président Emmanuel Macron, dénonçant "un abus de pouvoir autocratique". Jean-Luc Mélenchon a qualifié la situation d'"exceptionnellement grave" et a appelé à une "réplique populaire et politique rapide et ferme".

Manuel Bompard, coordinateur national de LFI, a également dénoncé sur BFMTV un "coup de force antidémocratique", affirmant que le président "s'assoit sur le résultat des élections législatives". Mathilde Panot, cheffe des députés LFI, a menacé de censurer la nomination de tout autre Premier ministre que Lucie Castets, la candidate du NFP à Matignon. Panot a également souligné que LFI engagerait une procédure de destitution "si le président persiste dans cette voie".

Du côté du Parti communiste français (PCF), Fabien Roussel a refusé de participer aux nouvelles consultations annoncées par l'Élysée, estimant que le refus d'un gouvernement du NFP ouvrirait "une crise grave dans notre pays". Il a appelé à une "grande mobilisation populaire" pour faire face à cette situation.

En parallèle, Marine Le Pen et Jordan Bardella du Rassemblement National (RN) ont réaffirmé leur position, menaçant de voter une motion de censure contre tout gouvernement du NFP, ajoutant ainsi à la pression sur le Président français et les autres formations politiques.

Dans ce contexte tendu, Emmanuel Macron a annoncé "un nouveau cycle de consultations" dès ce mardi, avec pour objectif de trouver une issue acceptable à cette crise politique inédite sous la Vème République.

Les consultations entre le Président français et les présidents des groupes politiques ont débuté ce vendredi 23 août. Ces échanges ont marqué la première étape d'une série de discussions visant à établir une coalition stable, nécessaire pour la gouvernance du pays après des élections législatives marquées par une absence de majorité absolue, selon une déclaration précédente de l'Élysée à Anadolu.

"Le verdict des urnes contraint tout le monde à changer de logique et à rentrer dans une logique de coalition", selon la Présidence française.

Pour rappel, lors des élections législatives des 30 juin et 7 juillet, la coalition du NFP (gauche) a réuni le plus grand nombre de sièges à l'Assemblée nationale, avec 72 députés LFI (La France Insoumise), 66 députés socialistes et apparentés, 38 députés pour le groupe Écologiste et social, 17 députés GDR (Gauche démocrate et républicaine), soit un total de 193 sièges.

La coalition présidentielle se positionne en deuxième force politique de l’Assemblée nationale avec 99 députés Ensemble pour la République, 36 députés Les Démocrates, 31 députés Horizons & Indépendants, soit un total de 166 sièges.

Le RN et ses alliés, pourtant largement vainqueurs du premier tour des législatives, arrivent en troisième position avec 126 députés affiliés au groupe RN et 16 députés du groupe À Droite, présidé par Éric Ciotti, soit un total de 142 sièges.

Les centristes du groupe Libertés, Indépendants, Outre-mer et Territoires (Liot) occupent 21 sièges, tandis que la Droite républicaine recense 47 sièges. Huit députés ont, par ailleurs, choisi de ne rejoindre aucun groupe et sont non-inscrits.


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