France/Scandale des eaux en bouteille : l'ancienne ministre de l'Industrie auditionnée par une commission d'enquête
-« J’ai lancé l’ensemble des enquêtes qui ont permis d’objectiver les agissements de Nestlé », a assuré Agnès Pannier-Runacher

Tunis
AA/Tunis
« J’ai lancé l’ensemble des enquêtes qui ont permis d’objectiver les agissements de Nestlé. Sans ces enquêtes, il n’aurait pas été possible de mettre à jour les problématiques qui ont été révélées aux juges », a affirmé mercredi la ministre française de la transition écologique Agnès Pannier-Runacher lors de son audition par une commission d’enquête au Sénat.
« Ce sont les travaux de l’IGAS (Inspection générale des Affaires sociales) qui ont mis au jour un certain nombre d’éléments qui n’auraient pas pu être révélés si cette mission n’avait pas été lancée », a ajouté l'ancienne ministre de l'Industrie citée par Public Sénat, la chaîne de télévision du Sénat.
« On pouvait difficilement faire plus précis et conforme à ce qui était la bonne façon de faire »
Si l’ancienne ministre de l’Industrie considère qu’elle a fait les bons choix, ce n’est pas l’avis de tous les sénateurs, souligne le même média.
Les sénateurs épinglent notamment la ministre sur un choix, opéré conjointement avec le ministère de la Santé : le déclenchement d’une enquête de l’IGAS. Le rapport commandé à cette inspection ne vise en effet pas spécifiquement Nestlé, mais les pratiques de tous les minéraliers de France. Dans l’attente de la publication de ce document, la DGCCRF décide par ailleurs de stopper son enquête sur les pratiques de Nestlé.
« Ce dossier, c’est quand même l’éloge de la lenteur ! », dénonce le sénateur socialiste Hervé Gillé cité par Public Sénat.
Tout a commencé le 31 août 2021. Lors d’un rendez-vous sollicité auprès du cabinet de la ministre de l’Industrie, Nestlé Waters révèle qu’il utilise des méthodes de désinfection illégales dans ses usines, notamment des filtres à charbon et à ultraviolet. Le géant suisse avoue ainsi aux autorités que ses eaux étiquetées « minérales naturelles », commercialisées sous les célèbres marques Perrier, Vittel, Contrex et Hépar, subissent pour certaines des traitements interdits, rappelle la même source.
Si le groupe assure que ces pratiques sont aujourd’hui révolues, le grand public n’a eu connaissance du scandale qu’en janvier 2024, grâce aux révélations du Monde et de Radio France, indique Public Sénat précisant que l'objectif de l'audition d'Agnès Pannier-Runacher est de retracer la chronologie fait depuis la révélation de l'affaire jusqu'à l'information du grand public.