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Guinée: Conakry, "ville morte", jeudi

Initiative de l'opposition qui conteste le calendrier électoral.

02.04.2015 - Mıse À Jour : 02.04.2015
Guinée: Conakry, "ville morte", jeudi

AA/ Conakry/ Boussouriou Bah 

Les Guinéens ont répondu favorablement à l'appel lancé lundi dernier par l'opposition d'observer, jeudi, une journée « ville morte », a rapporté un correspondant d'Anadolu.

Cette initiative a été pensée et mise en oeuvre en contestation au calendrier électoral annoncé par les autorités. La capitale guinéenne a, en effet, été marquée jeudi par un calme inhabituel.

Malgré l’appel du gouverneur de la ville de Conakry, Soriba Sorel Camara, au calme et à la poursuite des activités, à la veille de la manifestation, bon nombre d'habitants et de commerces de la capitale ont respecté la consigne « vile morte ». 

Tel a été le cas de Ousmane Diallo, couturier dans la commune de Rotama ( Conakry) qui a déclaré à Anadolu : « L’administration n’a pas été empêchée de  travailler,  mais on peut dire que l’opposition a vraiment triomphé parce que  beaucoup de gens ont respecté les consignes. Comme vous le voyez ici, beaucoup de commerçants n'ont pas ouvert  leurs boutiques et notre marché est vraiment vide aujourd’hui. » 

Les routes de Conakry étaient, par endroit, totalement désertes. Adama Bakayoko, vendeuse de condiment a confié à Anadolu « être obligée de sortir travailler pour subvenir aux besoins de sa famille », même si elle « partage l’idée de la « ville morte ».

« Aujourd’hui, la souffrance est visible partout; je ne sais pas si c’est à cause d’Ebola ou d'autre chose », se désole-t-elle.

Contacté par Anadolu Mouctar Diallo, président du parti de l'opposition Nouvelles forces démocratiques « NFD » s'est dit satisfait de la réussite de cette journée relevant : « C’est une situation exceptionnelle que vit Conakry aujourd’hui, il n’y a pas eu d’embouteillage contrairement aux autres jours normaux. Cela veut dire que le mot d’ordre a été bien respecté et ça montre  que l’opposition est puissante dans le pays. »

Souleymane Doumbouya, de la majorité présidentielle, a de son côté déclaré à Anadolu : « C’est l’opposition guidée par Celou Dalein (chef de file de l’opposition guinéenne) qui est derrière ce mouvement qui dénote une réelle nonchalance vis- à- vis de l'intérêt du pays. Ces personnes n'aiment pas le pays, sinon ils n'auraient pas imaginé une telle initiative alors que le peuple est meurtri et abattu et qu'on n'est pas encore sorti de l’ornière d’Ebola. »

Pour Doumbouya  la journée « ville morte » n'a été respectée que par « une minorité » de la population.

Dans ce sens, il a ajouté : « Le peuple dans sa majorité est sorti pour vaquer à ses affaires, le plus important est que les banques sont ouvertes, l’administration et les hôpitaux fonctionnent. Au niveau des marchés, les femmes sont sorties très tôt le matin pour vaquer à  leurs occupations. Seuls ceux qui sont dans les zones sous l’influence de l’opposition ne sont pas sortis.  Sinon au niveau du centre ville, on ne sent vraiment pas la ville morte. »

L’opposition guinéenne avait annoncé, lundi, la reprise des manifestations contre le pouvoir d’Alpha Condé par une journée « ville morte » dans la capitale, Conakry, dès jeudi.

Elle avait également précisé qu'elle boycottera le dialogue avec le pouvoir tant que certaines conditions dont « l'annulation du calendrier électoral actuel » n'ont pas été satisfaites.

La Mouvance présidentielle (qui compte tous les partis au pouvoir) et l’opposition s’entredéchirent depuis la publication du calendrier électoral, le 10 mars, qui prévoit l'organistaion d’élections communales en 2016, après la présidentielle (11octobre 2015). Or, l’opposition exige a tenue des communales avant la présidentielle.

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