Israël s’allie aux pays du Golfe contre le canal de Suez (SR)
- Le développement précipité des relations économiques entre Israël et les EAU aura un impact négatif sur le canal de Suez.
Istanbul
AA / Istanbul
Le développement des relations économiques entre Israël et les Emirats Arabes Unis s'accélère suite à l’accord de normalisation entre les deux pays, annoncé le 13 août dernier.
Israël tente d’attirer les autres pays du Golfe à adhérer à la normalisation, pour des fins sécuritaires, politiques et non seulement économiques, comme le prônent les médias des deux pays.
Le journal financier israélien, Globes a révélé, mercredi, que des responsables israéliens Tel-Aviv avaient mené des discussions aux Emirats pour établir un oléoduc depuis l'Arabie saoudite jusqu’au port d'Eilat sur la mer Rouge.
Alors qu’Israël dispose d’un oléoduc reliant Eilat à Ashkelon sur la Méditerranée, le journal explique qu’il sera adapté au transport du brut vers les marchés européens en particulier.
Les pétroliers des pays du Golfe qui traversaient les détroits d'Ormuz et de Bab al-Mandab, avant de passer par le canal de Suez pour atterrir sur les marchés européens et américains, pourraient dans ce nouveau contexte changer de direction.
Ainsi, le canal de Suez fera face à un nouveau concurrent qui propose une offre moins coûteuse et dont le seul gagnant est Israël et ce après avoir dépensé 8 milliards de dollars en 5 ans pour améliorer l’efficacité du canal.
Pour le journal financier israélien, “exporter le pétrole vers l'Europe via un pipeline terrestre reliant Israël aux États du Golfe aidera à contourner les routes maritimes dangereuses et coûteuses, notamment, le détroit d'Ormuz et le canal de Suez”.
Mardi, le Dubai Ports World Group a signé des mémorandums d'accord avec la société israélienne Deportwar pour la promotion du trafic commercial dans la région. Une démarche qui isolera de plus en plus le canal de Suez.
Les mémorandums d'accord couvrent des domaines de coopération pour le développement des ports israéliens, des zones franches et la possibilité d'établir une liaison maritime directe entre le port d'Eilat et le port de Jebel Ali, à la croisée des trois continent.
La privatisation du port de Haïfa sur la Méditerranée a été également discutée par les deux sociétés, rapporte Globes. De ce fait, une alternative au canal égyptien de Suez sera disponible à quelques kilomètres au nord-est, en quelques années, si les relations entre Israël et les pays du Golfe continuent à se développer à un rythme accéléré.
Un coup dur pour les autorités égyptiennes au vu de l’importance des revenus financiers du canal de Suez. Le responsable égyptien, Oussama Rabie avait souligné l’apport en devises des opérations menées via le canal.
Dans un communiqué rendu public, Rabie a fait savoir que les revenus avaient augmenté de 4,7% au cours des cinq premières années de la création d'un nouveau sous-canal. Le montant total est passé de 25,9 milliards de dollars à 27,2 milliards de dollars.
En août 2015, l'Égypte avait inauguré “le nouveau canal de Suez, pour un coût estimé à 8 milliards de dollars dans le cadre de plans de relance de l'économie égyptienne et replacer le pays en tant que carrefour commercial important.
Les revenus du canal se sont élevés à 5,72 milliards de dollars au cours de l'exercice 2019-2020 se terminant en juin dernier, contre 5,75 milliards de dollars au cours de l'exercice précédent.
Le nombre de navires ayant traversé le canal au cours de l'exercice écoulé a atteint environ 70 679 mille navires, chargés avec 4,268 milliards de tonnes de marchandises.
Le canal de Suez, qui est l'un des canaux et détroits les plus importants du monde, est la liaison maritime la plus courte entre l'Europe et l'Asie et est également l'une des principales sources de devises pour l'Égypte.
*Traduit de l'arabe par Meher Hajbi
Seulement une partie des dépêches, que l'Agence Anadolu diffuse à ses abonnés via le Système de Diffusion interne (HAS), est diffusée sur le site de l'AA, de manière résumée. Contactez-nous s'il vous plaît pour vous abonner.