Politique

Jérusalem sur le point d’appartenir pleinement à Israël

- Jérusalem, ville sainte sauvée, il y a 831 ans par le Sultan Saladin, de l’invasion des Croisés Francs, est sur le point d’appartenir pleinement à Israël

Mustafa Deveci  | 03.10.2018 - Mıse À Jour : 04.10.2018
Jérusalem sur le point d’appartenir pleinement à Israël

Quds

AA - Jérusalem

Au carrefour des trois grandes religions monothéistes, Jérusalem, l'une des plus anciennes villes de l’histoire, représente un enjeu important et ce, depuis plusieurs siècles. 

Conquise de manière pacifique, dans les années 638, par les musulmans sous la direction du second calife, Omar ibn al-Khattab, la ville sainte est assiégée par les chrétiens qui reprennent son contrôle lors des croisades de 1099.

Le 2 octobre 1187, Jérusalem qui abrite la Mosquée al-Aqsa, première "Qibla" (direction de prière) des musulmans, est reconquise sous le commandement du Sultan Saladin. 

Hormis une occupation, qui durera onze ans et qui intervient après la conquête de Saladin, la ville sainte est restée sous la direction des musulmans jusqu'en 1917. 

Toutefois aujourd'hui, Jérusalem est sur le point d’appartenir entièrement à Israël. 

- Israël envahit Jérusalem étape par étape

Le 9 décembre 1917, après avoir assiégée Jérusalem, restée sous la souveraineté de l'Empire Ottoman pendant 400 ans, les Britanniques ont permis aux juifs en provenance des quatre coins du monde de s'installer dans la région.

En 1917, la population juive, présente sur les territoires palestiniens, est estimée à environ 60 000 personnes. Suite aux migrations qui ont suivies, ce nombre a dépassé les 800 000 en 1948, année où Israël a déclaré son indépendance.

La ville sainte de Jérusalem figurait parmi les objectifs les plus importants des juifs qui se sont installés sur les territoires palestiniens. 

Au fil du temps, Jérusalem a aussi été affectée par les changements démographiques opérés dans la région. Alors que la proportion entre les populations arabe et juive de Jérusalem était équivalente [avant la création d'Israël], cet équilibre a, au fur et à mesure des années, évolué en faveur des juifs. 

Selon les sources palestiniennes, la population juive de Jérusalem s’élevait à environ 34 000 personnes en 1922, tandis que la population arabe s’élevait à environ 28 000 habitants. En 1946, soit 24 ans plus tard, la population juive au sein de la ville a atteint 99 000 personnes, tandis que le nombre d'Arabes palestiniens se limitait à quelques 65 000 âmes. 

Au lendemain du 15 mai 1948, soit un jour après la déclaration d’indépendance d’Israël, les pays de la région, dont l'Egypte, la Jordanie, le Liban et la Syrie, ont déclaré la guerre contre Israël. En plus de modifier l'équilibre de la population à Jérusalem, cette guerre a profondément influencé le sort de la ville.

Israël, vainqueur de la guerre, a envahi Jérusalem-Ouest et a commencé à mettre en œuvre ses plans pour la judaïsation de la ville.

En 1967, lors de la guerre des Six Jours, Israël a envahi Jérusalem-Est et la Cisjordanie. 

Depuis 1968, Israël a procédé à la construction de 19 colonies illégales dans l'est de Jérusalem afin d’augmenter la population juive au sein de la ville. Plus de 200 000 juifs y sont installés. 

En raison de tous ces développements, l'équilibre entre les populations juive et palestinienne de Jérusalem a été rompu. 

À ce jour, seuls 316 000 Palestiniens résident dans la ville d’une population de 850 000 habitants. 

- Les Palestiniens dépourvus du droit de construction

Alors que les autorités israéliennes élargissent, d’une part, les colonies juives, elles font, d’autre part, obstacle à toute construction de logement par la population arabe. 

Quelques 20 000 maisons appartenant aux Palestiniens se trouvent face au risque de démolition au motif que ces derniers ne disposent pas des autorisations nécessaires de construction alors qu’il est pratiquement impossible pour un Palestinien d’obtenir une telle autorisation auprès de la municipalité israélienne. 

A noter que la municipalité israélienne procède occasionnellement à des démolitions dont les coûts sont, par la suite, réclamés aux Palestiniens.

Aujourd’hui, l’ancienne ville de Jérusalem est peut-être plus solitaire et isolée qu’elle ne l’a jamais été de toute son histoire. 

Trois millions de Palestiniens vivant en Cisjordanie ne peuvent actuellement entrer à Jérusalem à cause du mur construit autour de la ville par Israël. Les deux millions de Palestiniens vivant sous blocus dans la bande de Gaza ont également l’interdiction d’accéder à Jérusalem.

Les cinq millions de réfugiés palestiniens chassés de leur patrie et dispersés dans le monde entier rêvent de pouvoir un jour retourner à Jérusalem.

- Jérusalem, capitale d’Israël

Le 30 juillet 1980, Israël, qui a d'abord envahi Jérusalem-Ouest puis Jérusalem-Est, a déclaré Jérusalem comme étant sa capitale. 

Par la résolution 478, le Conseil de sécurité des Nations Unies a demandé à Israël de mettre fin à l’occupation de Jérusalem. 

Bien que la communauté internationale, et en particulier l'ONU, ait reconnu Jérusalem-Est comme partie intégrante du territoire palestinien, Israël a poursuivi ses politiques en vue de la judaïsation de la ville sainte. 

Par ailleurs, même si Israël a déclaré Jérusalem comme capitale, tous les pays étrangers, y compris les États-Unis, avaient maintenu leurs ambassades à Tel Aviv. 

Une autre décision affectant le sort de la ville est sans aucun doute celle du président américain Donald Trump qui a reconnu, le 6 décembre 2017, Jérusalem comme ‘’capitale d’Israël’’. 

À la suite de cette décision, les États-Unis ont transféré, le 14 mai 2018, l'ambassade américaine de Tel-Aviv à Jérusalem. 

- Violations de la mosquée Al-Aqsa par Israël

Le lieu le plus affecté par l'invasion israélienne de Jérusalem-Est est sans aucun doute la mosquée Al-Aqsa.

Les responsables palestiniens affirment qu'Israël procède, depuis de nombreuses années, à des excavations sous le Mont du Temple afin de parvenir à des découvertes relatives à l'histoire juive. 

Bien qu'Israël nie les travaux d'excavations sous la mosquée Al-Aqsa, ce phénomène est reconnu comme « vrai » par les Palestiniens.

L’ouverture en 1996 d’un tunnel sous le mur occidental de la mosquée Al-Aqsa, puis de nombreux autres ouverts par la suite, ont renforcé les doutes au sujet de ces excavations. 

En plus des fouilles, les incursions des fanatiques juifs dans le Mont du Temple, se poursuivent. 

La police israélienne, placée au niveau des portes extérieures de l’édifice afin d’y ‘’assurer la sécurité’’ ferme les yeux sur les incursions des fanatiques juifs au sein de la Mosquée al-Aqsa. 

Les assauts récents de la Mosquée Al-Aqsa, qui ont augmentés ces dernières années, sont considérés comme une tentative d'Israël d'accroître sa domination sur le Mont du Temple.
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