AA - Bruxelles - Nur Gülsoy
La condamnation à mort de Mohamed Morsi, premier président égyptien élu par la voie démocratique, puis destitué par un coup d'Etat, est inconvenable pour l'Union européenne (UE).
La Haute représentante de l'UE pour les Affaires étrangères et la politique de sécurité, Federica Mogherini a déclaré, dimanche, que "la décision de condamnation à mort de Morsi et de plus d'une centaine de ses partisans, a été prise au bout d'un jugement massif qui ne convient pas aux responsabilités internationales de l'Egypte. Les instances judiciaires égyptiennes sont responsables de mener des enquêtes correctement et indépendamment, comme il convient aux standards internationaux, et d'assurer le droit d'être jugé justement pour les accusés."
Mogherini a espéré que la décision soit révisée après l'appel.
La Haute représentante a rappelé être contre la peine de mort, quel que soit le cas.
Un tribunal égyptien a ordonné, samedi, de transférer au Grand Mufti d'Egypte les dossiers de 122 accusés condamnés à la peine capitale sur 166 prévenus poursuivis pour "espionnage" et "évasion de prison" au lendemain de la révolution égyptienne de janvier 2011 qui a fait chuter le régime de l'ancien président égyptien Hosni Moubarak.
Selon le droit égyptien, le Grand Mufti d'Egypte ne possède, cependant, qu'un rôle consultatif concernant les exécutions capitales.
Le tribunal a fixé au 2 juin prochain l’annonce du verdict final.
Les accusés les plus en vue sont l'ex-président Mohamed Morsi, le président de l'Union mondiale des oulémas musulmans, Youssef Karadhaoui, le guide des Frères musulmans, Mohamed Badi, d'autres dirigeants de cette confrérie dont Mohamed Baltagi, Saad Ketatni et Issam Al Ariane.