AA - Paris - Bilal Muftuoglu
La France a fustigé les critiques de l'Iran lancées à la suite de la vente au Qatar de 24 avions de combat français Rafale, estimant la demande militaire de ce dernier ''légitime''.
S'exprimant lors de la conférence de presse hebdomadaire du gouvernement, le porte-parole du gouvernement français Stéphane Le Foll a estimé que la France vend ses armes aux ''pays qui souhaitent se protéger'', notamment contre la menace terroriste de Daech dans le Moyen-Orient.
Le président français François Hollande, en déplacement au Qatar en début de la semaine, avait signé un contrat de vente 24 Rafale au Qatar pour 6,3 milliards d'euros. Le Qatar devient ainsi le troisième acquéreur international des Rafale après l'Egypte et l'Inde, en l'espace de quelques mois. La France était jusqu'ici le seul client de ces avions de combat mis en service en 2001.
Contrairement à ce que réclame l'Iran, la France cherche à ''amener autour de la table l'ensemble des protagonistes pour trouver une solution diplomatique'', a souligné Le Foll. Il a affirmé par ailleurs que la présence française au Moyen-Orient s'inscrit en particulier dans un contexte de ''guerre contre ceux qui œuvrent le terrorisme''.
En début de la semaine, le président iranien Hassan Rohani avait critiqué les pays, sans nommer la France, qui ''se glorifient d'avoir vendu pour des milliards de dollars ou d'euros d'armes aux pays de la région''.
''C'est comme ça qu'on veut créer des emplois dans les pays occidentaux? L'emploi des ouvriers dans telle industrie d'armements, avec le massacre des gens à Bagdad, Damas et Sanaa?'', avait-il ironisé.
D'autre part, Le Foll est revenu sur les vingt projets économiques entre l'Arabie saoudite et la France, annoncés mardi par le ministre français des Affaires étrangères Laurent Fabius, en déplacement en Arabie saoudite. Il y accompagne notamment Hollande, premier chef d'Etat étranger invité au Conseil de coopération du Golfe.
Selon le porte-parole, les projets ''représentant plusieurs dizaines de milliards d'euros'', relèveront de plusieurs industries, dont le transport et la santé. Du côté français, c'est Fabius qui mène les négociations avec Ryad, en coordination avec le Premier ministre Manuel Valls et du côté saoudien, c'est le ministre de la Défense et directeur de cabinet du Roi, le prince Mohammed ben Salman, a ajouté Le Foll.
Les négociations se dérouleront en deux étapes, dont la première en juin et la deuxième en octobre, a-t-il tenu à préciser.