AA/Komotiní

Le chef de la diplomatie grecque, Nikos Dendias, s'est plaint lors d'un entretien téléphonique avec son homologue américain, Anthony Blinken, du programme nucléaire de la Turquie, rapporte le quotidien grec "Kathimerini".

La même source a fait savoir que Dendias avait exprimé "sa préoccupation" des projets énergétiques turcs prétendant qu'ils représentaient une menace pour d'autres pays.

Il a indiqué que le lancement des travaux du troisième réacteur de la centrale nucléaire d'Akkuyu à Mersin dans le sud de la Turquie, aurait des conséquences négatives pour les pays de la région.

Cette centrale nucléaire pourrait devenir, selon lui, un nouveau "Tchernobyl" dans l'est de la Méditerranée.

A cet égard, le journal a souligné que le gouvernement grec suit de près les projets de la Turquie depuis des années.

Il a rappelé que la Turquie disposerait d’outils et de technologies pouvant servir à la production d’armes nucléaires par le biais de réacteurs de production d’énergie nucléaire.

Le journal a également évoqué une déclaration du président turc, Recep Tayyip Erdoğan, datant de 2019, qui confirment les ambitions nucléaires d'Ankara.

"Certains disposent de missiles à multiples têtes nucléaires, alors que nous, sommes censés ne pas en détenir, c'est quelque chose d’inadmissible pour moi", tels sont les propos d'Erdogan avancés par le quotidien grec.

"La Turquie avait formé ses ingénieurs nucléaires et avait tendance à développer des outils pouvant être utilisés à des fins non seulement commerciaux mais aussi militaires", lit-on encore dans ledit journal.

Mercredi, le président Erdogan avait prononcé un discours, lors de la cérémonie organisée à l'occasion du lancement des travaux du troisième réacteur de la centrale nucléaire d'Akkuyu à Mersin dans le sud de la Turquie, affirmant que son pays rejoindra la ligue des pays dotés de l'énergie nucléaire.

Le président russe, Vladimir Poutine, avait pris part à cette cérémonie par vidéoconférence, étant donné que la centrale d’Akkuyu est construite par une société russe.

Erdogan avait assuré que le choix de l’énergie nucléaire est stratégique pour son pays.

"La décision d'inclure l'énergie nucléaire dans notre infrastructure énergétique nationale, est une étape stratégique vers la sécurité de l'approvisionnement énergétique. A l'aune de cette démarche, la Turquie espère garantir ses intérêts énergétiques", a-t-il expliqué.

*Traduit de l'arabe par Wejden Jlassi