LFI s'insurge contre le financement public de la restauration d'une basilique à Marseille
– Le parti dénonce le fait que « la basilique est la propriété du diocèse catholique » et ne relève pas du patrimoine public.

Ile-de-France
AA / Paris / Ümit Dönmez
La France insoumise s'élève contre l'engagement de fonds publics dans les travaux de restauration de la basilique Notre-Dame de la Garde, emblématique édifice religieux marseillais surnommé la "Bonne Mère".
Le mouvement critique vertement le financement par la ville de Marseille, le département des Bouches-du-Rhône et la région Provence-Alpes-Côte d’Azur de plus de la moitié des 3 millions d’euros nécessaires à la rénovation du monument. Les élus insoumis dénoncent le fait que « la basilique est la propriété du diocèse catholique » et ne relève pas du patrimoine public, estimant qu’« aucun texte n’oblige à financer ces travaux avec de l’argent public alors que les besoins de la population sont immenses : écoles, logement, transports, aides sociales ».
À Marseille, Manuel Bompard, député LFI, enfonce le clou. Pour lui, « le financement de ces travaux devrait relever du diocèse ou de fonds privés, pas des collectivités locales ». Une position que rejette fermement Martine Vassal, présidente de la Métropole et du département, qui réagit en déclarant sur X : « La position de La France insoumise est honteuse, s’attaquer à la Bonne Mère est inacceptable. »
La municipalité, elle, défend sa participation à hauteur de 1,7 million d’euros, expliquant qu’il s’agit de préserver un lieu emblématique et d’assurer la sécurité des visiteurs. Éric Méry, adjoint à l’urbanisme, précise que les sommes sont « fléchées pour des travaux de sécurisation et d’accessibilité ».
Le site de Notre-Dame de la Garde, bien que classé depuis 1917, ne bénéficie pas du statut de monument historique. Il n’est donc pas éligible aux financements du gouvernement, ce qui renforce la part des collectivités dans l’effort de rénovation. Toutefois, Rachida Dati, ministre de la Culture, a récemment proposé d’élargir le classement à une cinquantaine de monuments marseillais, dont la basilique, relançant le débat sur son statut.
Symbole marseillais autant que lieu de culte, la "Bonne Mère" mobilise une forte charge émotionnelle et identitaire. Pourtant, derrière la polémique, se profile une question plus large sur les contours de l’investissement public dans un patrimoine religieux appartenant à des entités privées. Un dilemme récurrent dans une République attachée à la laïcité, mais aussi soucieuse de préserver ses icônes culturelles.