L'OTAN célèbre son 70e anniversaire
- L'OTAN, l'alliance militaire et de défense la plus ancienne de l’histoire, célèbre jeudi son 70e anniversaire avec ses 29 membres.

Brussels Hoofdstedelijk Gewest
AA - Bruxelles
Fondée à Washington le 4 avril 1949, l'Organisation du Traité de l'Atlantique Nord (OTAN), qui compte 12 membres fondateurs, célèbre ce jeudi 70 ans d'alliance et compte actuellement 29 membres, dont la Turquie un pilier de longue date.
Basée à Bruxelles, l'OTAN s'apprête aujourd'hui à accueillir son 30e pays membre, la Macédoine du Nord, récemment rebaptisée, après la ratification d’un protocole d'adhésion le 6 février dernier.
L'OTAN, qui définit son objectif principal comme la garantie de l'indépendance et de la sécurité des pays membres par des moyens militaires et politiques, se distingue aussi par l’article 5 de son traité, qui engage ses membres à la défense collective.
En effet, conformément à l’article 5: "Les parties conviennent qu'une attaque armée contre l'une ou plusieurs d'entre elles, survenant en Europe ou en Amérique du Nord, sera considérée comme une attaque dirigée contre toutes les parties, et en conséquence, elles conviennent que, si une telle attaque se produit, chacune d'elles, dans l'exercice du droit de légitime défense, individuelle ou collective, reconnu par l'article 51 de la Charte des Nations unies, assistera la partie ou les parties ainsi attaquées en prenant aussitôt, individuellement et d'accord avec les autres parties, telle action qu'elle jugera nécessaire, y compris l'emploi de la force armée, pour rétablir et assurer la sécurité dans la région de l'Atlantique-Nord."
Jusqu'à présent, l'article a été invoqué une seule fois, à la suite des attentats terroristes du 11 septembre 2001 aux États-Unis.
Accroître son efficacité
Pendant la Guerre froide, la puissance militaire et les politiques expansionnistes de l'Union soviétique ont déclenché des débats sur l'efficacité de l'OTAN face à des menaces sécuritaires de plus en plus complexes.
Lorsque la perception de la menace a changé à la suite de l'éclatement de l'Union soviétique au début des années 90, les alliés de l'OTAN ont réduit considérablement leurs dépenses militaires.
Mais l'annexion illégale de la Crimée par la Russie en 2014 a montré que les menaces pesant sur l'alliance n'avaient pas disparu.
Un élément déclencheur qui aurait réaffirmé, lors de leur sommet de Varsovie en 2016, l’engagement des membres de l'alliance à consacrer 2% de leur produit intérieur brut (PIB) aux dépenses de défense.
Après l'automne 2016, l'accusation souvent répétée du président américain Donald Trump selon laquelle les membres de l'alliance ne paient pas leur juste part a peut-être aussi contribué à augmenter le budget de la défense collective.
Selon les données actuelles de l'OTAN, les Alliés ont dépensé 41 milliards de dollars supplémentaires en défense depuis 2016.
D'ici la fin de l'année, ce chiffre devrait atteindre 100 milliards de dollars.
En 2018, les dépenses de défense de sept membres de l'alliance ont dépassé 2% de leur PIB.
Une Alliance actualisée
L'alliance a pris des mesures notables afin de se moderniser, en particulier en 2018.
Au sommet de Bruxelles en 2018, l'OTAN a pris d'importantes décisions pour adapter et moderniser sa structure de commandement afin d'améliorer les capacités de réaction et de dissuasion des Alliés, en particulier face aux menaces potentielles de la Russie.
D'ici 2020, l'OTAN devrait maintenir 30 bataillons mécanisés, 30 flottes de combat aérien et 30 navires de combat prêts à servir en 30 jours ou moins avec la contribution de tous les Alliés.
Dans le but de jouer un rôle plus actif dans la lutte contre le terrorisme, la mission de formation de l'OTAN en Irak est considérée comme une étape importante.
Avec plus d'une centaine d'exercices en 2018, dont "Trident Juncture" se distinguant comme l'un des plus importants, l'OTAN dispose toujours d'une armée active et puissante.
Au total, 50 000 militaires, 250 avions, 65 navires et 10 000 véhicules ont pris part à l'exercice "Trident Juncture", qui s'est tenu en Norvège et est considéré comme l'exercice le plus important et le plus complet depuis la guerre froide.
Nouveaux États membres
Un autre outil que l'OTAN utilise afin d’accroître son efficacité est sa "politique de la porte ouverte" qui s’appuie sur l’article 10 du traité fondateur de l’Organisation.
Cet article stipule que l’adhésion à l’OTAN est ouverte à tout autre État européen susceptible de favoriser le développement des principes du Traité. De plus, les pays candidats à l'adhésion à l'alliance doivent avoir un système politique démocratique ainsi que la capacité et la volonté de contribuer à la sécurité de la zone euro-atlantique.
Dans cette optique, l'OTAN est en passe de s'étendre avec l'adhésion de la Macédoine du Nord, validée après la signature du protocole d’adhésion par tous les Etats membres. La Géorgie, la Bosnie-Herzégovine et l'Ukraine veulent également adhérer à l’OTAN, malgré l'opposition féroce de la Russie.
Le Secrétaire général de l'OTAN, Jens Stoltenberg, a décrit l'OTAN comme "l'alliance la plus puissante et la plus réussie de l’histoire".
Stoltenberg associe le succès de l'alliance à son aptitude à "s'adapter au changement".
Malgré que son efficacité fasse depuis longtemps l'objet de débats, l'OTAN continue d’exister et ce, même après 70 ans d'alliances militaires de courtes durée tout au long de l’histoire.
Le parcours et l'efficacité de la Turquie au sein de l'OTAN
Depuis son adhésion à l'OTAN en 1952, l'OTAN a joué un rôle clé dans la sécurité de la Turquie et contribué à son intégration à la communauté euro-atlantique.
La Turquie s'est acquittée avec succès de ses responsabilités dans la défense des valeurs communes de l'Alliance.
La Turquie soutient également les efforts de transformation de l'OTAN en apportant des contributions substantielles à la Force de réaction de l'OTAN.
Un commandement de forces à haut niveau de préparation est établi à Istanbul.
Au sein de la nouvelle structure de commandement de l'OTAN, le commandement aérien dans la région Egéenne d'Izmir sera remplacé par un commandement terrestre.
Le centre d’entraînement du "Partenariat pour la paix" (PPP) a été créé en 1998 au sein de l'état-major général turc dans le but de contribuer aux efforts de formation et d’interopérabilité.
La Turquie estime également qu'un dialogue constructif entre l'OTAN et la Russie est important pour la stabilité euro-atlantique.
La Turquie, avec sa perspective d'adhésion à l'UE, estime que l'intégration de tous les pays des Balkans occidentaux est importante et soutient donc l'adhésion à l'OTAN des pays intéressés, en particulier la Macédoine du Nord et la Bosnie-Herzégovine.
Consciente que la sécurité européenne est indissociable de la sécurité méditerranéenne, la Turquie soutient également le renforcement des relations avec les pays du Golfe dans le cadre de l'Initiative de coopération d'Istanbul.