Politique

Michel Aoun : "Un navire grec a sciemment violé la souveraineté du Liban"

- Le président libanais a révélé qu'il avait demandé à l'ONU de mener les enquêtes nécessaires concernant l’incursion grecque.

Mourad Belhaj  | 20.12.2019 - Mıse À Jour : 20.12.2019
Michel Aoun : "Un navire grec a sciemment violé la souveraineté du Liban"

Beyrut

AA / Beyrouth / Raya Shartouni 

Le président libanais, Michel Aoun, a déclaré, vendredi, que l'entrée sans autorisation d'un navire grec dans les eaux territoriales libanaises violait la souveraineté de son pays.

Des déclarations faites par le chef de l’Etat libanais, lors de sa rencontre, au palais présidentiel à Beyrouth, avec le secrétaire d'État adjoint américain aux Affaires politiques, David Hill. 

Aoun a ainsi indiqué, que l’entrée d'un navire grec dans la Zone économique exclusive (ZEE) du Liban, est une violation de la souveraineté libanaise, et qu'une demande a été formulée auprès des Nations unies afin que les enquêtes nécessaires soient menées.

Michel Aoun avait réclamé, mardi, une enquête de la Force intérimaire des Nations unies au Liban (FINUL), après l'entrée et la présence pendant sept heures d'un navire de forage de pétrole grec, agissant pour le compte d'Israël, dans le bloc 9 de la Zone économique exclusive (ZEE) du Liban.

Le président libanais a également tenu à souligner l’engagement de son pays à maintenir la stabilité à la frontière sud et à respecter la résolution 1701.

La force de la FINUL a été déployée pour la première fois au Liban en 1978 et ses missions ont été élargies et accrues conformément à la résolution internationale 1701, adoptée à l’issue de la guerre de 34 jours entre Israël et le Hezbollah libanais.

Michel Aoun a toutefois appelé les États-Unis à "redoubler d'efforts pour persuader Israël de s'engager à délimiter les frontières maritimes, dans le but de garantir le calme et la stabilité dans le sud".

La côte du Liban, avec la Syrie, Chypre, Israël et l'Égypte, est située sur un immense gisement de gaz, découvert en 2009 dans l'est de la Méditerranée. Le Liban bénéficierait pour sa part d’une réserve d’environ 96 trillions (milliards de milliards) de mètres cubes de gaz naturel et de 860 millions de barils de pétrole brut, selon les recherches sismiques.

Concernant le mouvement de protestations populaire que connaît le pays, Aoun a informé le responsable américain que les consultations pour la formation du nouveau gouvernement ont commencé dès la nomination de Hassan Diab, qui mettra en place un groupe de travail harmonieux, capable de faire face aux conditions que le Liban traverse politiquement et économiquement.

Aoun a exprimé l'espoir que les États-Unis participeront, avec la communauté internationale, au soutien du Liban.

Le Groupe international de soutien au Liban comprend les Nations Unies, la Chine, la France, l'Allemagne, l'Italie, la Russie, la Grande-Bretagne et les États-Unis, ainsi que l'Union européenne et la Ligue des États arabes.

Le chef de l’Etat libanais a salué l'aide et la formation fournies par Washington à son armée, soulignant que "les mouvements populaires bénéficient de la protection nécessaire".

Et d’ajouter que "la lutte contre la corruption se poursuit et s'enhardit ".

Hill est arrivé vendredi au Liban, au lendemain d’une visite en Irak.

Cette visite, dont la durée n’a pas été spécifiée, sera l’occasion de discuter des derniers développements dans les deux pays, le Liban et l'Irak, qui connaissent des mouvements populaires rejetant les politiques gouvernementales.

La visite du responsable américain intervient un jour après la nomination de l'ancien ministre, Hassan Diab, chargé de former le prochain gouvernement.

La rue et les représentants de certaines forces politiques ont réservé un accueil mitigé à cette nomination. 

"Il est temps de laisser de côté les intérêts partisans, de travailler pour l'intérêt national, de faire avancer les réformes et de former un gouvernement déterminé à le faire", a déclaré le responsable américain après sa rencontre avec Aoun.

Hill a assuré que sa visite au Liban reflète la solidité du partenariat entre les deux pays, qui ne dépend en rien de la formation du gouvernement ou du choix de son président.

Depuis la démission du gouvernement de Saad Hariri, le 29 octobre, sous le poids des protestations populaires, les manifestants sur les places demandent la formation d'un gouvernement de technocrates, capable de faire face à la situation politique et économique au Liban, qui souffre de la pire crise économique depuis la guerre civile (1975-1990).

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