AA / Tunis / Seif Trabelsi

Jusqu’au jeudi 20 novembre, 22 sur les 27 candidats officiellement inscrits sont toujours en lice dans l’élection présidentielle tunisienne après l’annonce du retrait de cinq candidats.des 

En dépit de ce nombre, relativement élevé, la course est restreinte entre quelques « grands » noms, dont les chances sont disparates, à la concurrence du soutien apporté par des partis et des courants politiques et autres personnalités influentes ainsi que de catégories et franges d’électeurs.

Voici un exposé forces et catégories qui soutiennent les principaux candidats :

1 – Le candidat du Mouvement  « Nidaa Tounès », Béji Caid Essebsi :

Les soutiens parmi les forces politiques :

Le Mouvement destourien présidé par Hamed Karoui (Premier ministre sous Ben Ali), et dont le candidat à la présidentielle, Abderrahim Zouari se serait retiré de la course à la présidence à la faveur de Béji Caid Essebsi, candidat du Nidaa Tounès.

Le parti de Afek Tounès (libéral) présidé par Yacine Ibrahim et qui a obtenu 8 sièges aux Législatives d’octobre.

Le Mouvement des Démocrates Socialistes sous la conduite de Ahmed Khaskhoussi, qui appartient pourtant au Front Populaire (coalition de partis de gauche sous la férule de Hamma Hammami), ce qui a suscité une série d’interrogations d’autant plus que Hammami est le candidat du Front.

Certains cadres et dirigeants du parti al-Massar (Gauche).

Le candidat indépendant Kamel Nabli, qui était ministre à l’époque de Zine El Abidine Ben Ali, et qui avait annoncé, lundi, son retrait du scrutin.

Des sources à l’intérieur du mouvement de Nidaa Tounès affirment que le retrait de Nabli est au service de Caid Essebsi.

• Les électeurs qui soutiennent Béji Caid Essebsi :

Les électeurs du Nidaa Tounès peuvent être répartis comme suit :

• Les partisans de l’ancien régime (du président Zine El Abidine Ben Ali), essentiellement les affiliés au parti dissous du Rassemblement Constitutionnel Démocratique (RCD).
• Les électeurs d’obédience laique qui ont voté foncièrement lors des Législatives contre le courant islamiste, représenté par le mouvement Ennahdha, et en faveur du Nidaa Tounes.
• De nombreux déçus par la détérioration de la situation économique après la révolution et qui font porter au gouvernement d’Ennahdha des deux dernières années la responsabilité de cette situation cherchant ainsi une alternative.
• Géographiquement : la région du Sahel (provinces de Monastir, Mahdia, Sousse), du Nord-ouest et plusieurs régions de la capitale, tout particulièrement, les quartiers résidentiels.   

2- Le président sortant Mohamed Moncef Marzouki, candidat indépendant :

Les forces politiques :

Le Congrès pour la République (CPR) : il s’agit du parti fondé par Marzouki et dont il assure la présidence d’honneur depuis la fin de l’année 2011,date de son accès à la Présidence.

Le Courant Démocratique  présidé par Mohamed Abbou, un transfuge du CPR, et qui a obtenu 3 sièges aux dernières Législatives.

Plusieurs petits partis : le parti d’al Binaa al-Watani, conduit par Riadh Chaaibi, un ancien d’Ennahdha, le parti de la Réforme et du Développement présidé par Mohamed Goumani, le Mouvement national de la Justice et du Développement sous la conduite de Mourad Rouissi et le parti de la Justice et du Développement de Abderrazèk Belarbi.

Le Courant des Indépendants (une série de listes indépendantes qui ont participé aux élections législatives sans pour autant décrocher le moindre siège).

Les électeurs : Les observateurs estiment que Marzouki bénéficiera du capital électoral du mouvement Ennahdha (d’obédience islamique) estimé à un million d’électeurs environ sur les 5,2 millions inscrits.

De nombreux jeunes de la révolution qui sont hostiles au retour de l’ancien régime.

La majorité des électeurs tunisiens dans le sud et plusieurs régions du centre du pays.

3 – Hammam Hammami : candidat du Front Populaire  (de gauche) :

• Forces politiques qui le soutiennent :

Le Parti Socialiste conduit par Mohamed Kilani, un parti qui a fait défection du parti des Ouvriers présidé par Hammami.

Tous les partis de la coalition «Front Populaire» (qui compte 15 sièges au Parlement) à l’exception du Mouvement des Démocrates Socialistes conduit par Ahmed Khaskhoussi qui appuie la candidature de Caid Essebsi.

Le dirigeant du parti « al-Massar » (Gauche) Ahmed Brahim et une partie des cadres et des dirigeants de ce mouvement.

Les électeurs : les militants de la Gauche radicale qui votent en faveur de la gauche par affinités idéologiques et politiques.

De nombreux syndicalistes et affiliés aux syndicats professionnels, des artistes et des universitaires.

4 – Slim Riahi : Candidat du parti de l’Union Patriotique Libre (UPL) :

Aucune autre force politique n’a annoncé son soutien à Riahi.

Les électeurs : Les observateurs estiment qu’une grande partie du public sportif du Club Africain, un des plus grands clubs tunisiens de fooftball présidé par Riahi, soutient le candidat.

Les jeunes de quelques grands quartiers populaires de la capitale Tunis et des villes de Kairouan, de Nabeul, de Bizerte, de Menzel Bourguiba et de Ben Arous.

5 – Mohamed Hachmi Hamdi : Candidat du Courant « al-Mahabba »

Aucune autre force politique ne le soutient.

Les électeurs : Issus de sa tribu « al-H’wamed » dans les régions de Sidi Bouzid et de Kairouan (Centre), où son parti a obtenu deux sièges lors des dernières Législatives.

Certains sympathisants qui apprécient le discours qu’il véhicule à travers sa chaîne de télévision « al-Mustakillah » (L’Indépendante) qui émet depuis Londres.

6 – Essafi Said, journaliste, écrivain et candidat indépendant :

Les forces politiques : Le Mouvement du Peuple et plusieurs petits partis nationalistes arabes.

Il compte des sympathisants parmi les électeurs qui apprécient ses interventions dans les différents médias tunisiens.