AA / Zarzis (Tunisie) / Haitham Al-Mahdhi

Plus de 150 migrants irréguliers africains sont entrés, lundi, en sit-in devant le siège du Haut-Commissariat des Nations Unies pour les Réfugiés, dans la ville de Zarzis, dans le sud de la Tunisie, pour exiger d'être évacués hors du pays.

Selon le correspondant de l'Agence Anadolu, les migrants, dont des enfants et des femmes, ont lancé des slogans tels que : "Nous voulons être évacués immédiatement", "Où sont les droits des réfugiés et des demandeurs d'asile ?", et "La vie des enfants est en danger".

Ahmed Abdullah Adam, porte-parole des réfugiés, a déclaré à l'Agence Anadolu : "Nous sommes entrés en sit-in devant le siège du HCR, pour exiger notre évacuation de Tunisie. Il y a des réfugiés qui sont en Tunisie depuis 3 voire 5 ans, et la procédure de régularisation de leur situation (évacuation vers l’Europe) n'a pas encore été mise en œuvre".

Et de poursuivre : "Nous sommes confrontés à de nombreuses violations et à des abus de la part de certains agents du bureau du HCR en Tunisie, dans la mesure où nous avons récemment été évacués des dortoirs dans lesquels nous vivions, et que nous sommes maintenant amenés à vivre à découvert."

Concernant le pays vers lequel ils veulent être évacués, Adam a déclaré : "Je ne me soucie pas de savoir si je vais dans un pays africain ou dans un pays européen. L'important pour moi est de vivre dans la dignité."

Il explique que "tous les réfugiés qui se trouvent à Zarzis sont entrés (en Tunisie) ces dernières années par la Méditerranée après que leurs bateaux soient tombés en panne en mer."

Chaque année, des centaines de migrants africains arrivent sur les côtes méridionales de la Tunisie après le naufrage de leur embarcation, alors que celle-ci quittait la Libye pour se rendre en Italie.

Pour Adam, la responsabilité de leur situation incombe "au Haut-Commissariat aux Réfugiés et à l'ensemble de ses partenaires impliqués dans le traitement de leurs dossiers, dont l'Institut Arabe des Droits de l'Homme (indépendant)."

La réfugiée Awdiya Hassan Ameen a quant à elle déclaré : "On nous a fait sortir des dortoirs et nous vivons à découvert. Il y a des enfants en bas âge et des malades parmi nous. Nous ne savons pas où aller. Nous avons manifesté pendant 5 jours pour exiger que notre situation soit prise en compte."

Il n'a pas été possible d'obtenir un commentaire du bureau du HCR à Zarzis concernant le Sit-in et les revendications de ces migrants irréguliers.

*Traduit de l’Arabe par Mourad Belhaj