Politique

Tunisie: Ennahdha exprime son attachement à la Constitution de 2014 et rejette le référendum

- Le mouvement a mis en garde contre les tentatives d'abroger l'article 1 de la Constitution, qui dispose que "la Tunisie est un Etat libre indépendant, et souverain, sa religion est l'islam, sa langue l'arabe et son régime la République".

Adel Bin Ibrahim Bin Elhady Elthabti  | 13.06.2022 - Mıse À Jour : 13.06.2022
Tunisie: Ennahdha exprime son attachement à la Constitution de 2014 et rejette le référendum

Tunisia

​​​​​​​​​​​​​​​​​​​​​​​​​​​​​​​​​​​​​​​​​​​​​​​​​​​​​​​AA / Tunis

Le mouvement tunisien Ennahdha a renouvelé son attachement à la Constitution de 2014 et son boycott du référendum que le président Kaïs Saïed entend organiser le 25 juillet prochain.

C'est ce qui ressort d'un communiqué du mouvement publié, lundi, et consulté par le correspondant de l'Agence Anadolu.

Le mouvement exprime son "attachement à la Constitution du pays et à son boycott du référendum", qui (toujours selon le parti d'obédience islamique) "n'a d'autre but que de falsifier la volonté du peuple, de donner une fausse légitimité à un système de gouvernement individuel autoritaire dont les traits se dévoilent jour après jour".

Ennahdha a également mis en garde contre les tentatives d'abroger l'article 1 de la constitution, qui dispose que "la Tunisie est un Etat libre indépendant, et souverain, sa religion est l'islam, sa langue l'arabe et son régime la République".

"Soulever des problèmes qui ont été résolus par le peuple depuis l'indépendance et inclus dans les premiers articles de la Constitution de la révolution n'est qu'une tentative de bas niveau et dangereuse pour exclure les contrevenants", lit-on dans le communiqué du mouvement.

Il a, par ailleurs, dénoncé "les tentatives de porter atteinte aux constantes du peuple, à son identité arabe et islamique et à la civilité de son Etat".

A rappeler que le chef de l'organe consultatif pour une nouvelle république, Sadok Belaid, avait fait des déclarations dans lesquelles il laisse entendre la suppression du texte "l'islam est la religion de l'État" de la nouvelle Constitution tunisienne.

Ennahdha a réitéré son rejet du "processus de démantèlement des institutions de l'Etat depuis le coup d'État contre la démocratie et ses institutions en juillet dernier".

Le communiqué du mouvement a, en outre, mis en garde contre "le danger de persister dans les tentatives d'organiser un dialogue formel et exclusif, avec des issues et des résultats connus.

Il a ajouté que le président Kaïs Saïed" cherche, via son coup d'Etat, à faire passer son projet et à falsifier la volonté du peuple avec un référendum qui manque de toutes les normes d'intégrité et de transparence et ce, à travers une commission électorale qui n'a aucune indépendance dans son travail.

La Tunisie est en proie à une grave crise politique depuis que Saïed a décidé le 25 juillet de révoquer le Chef du gouvernement Hichem Mechichi, et de geler les pouvoirs du Parlement pour une durée de 30 jours, dans le cadre de mesures exceptionnelles justifiées par la détérioration de la situation économique et l’incapacité de l’Exécutif à gérer la crise pandémique.

Certains partis politiques, dont le mouvement Ennahdha, ont considéré lesdites mesures comme un « coup d’Etat contre la Constitution », tandis que d'autres y ont été favorables, estimant qu'il s'agissait d'une « rectification du processus révolutionnaire ».

*Traduit de l'arabe par Wejden Jlassi

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