Tunisie: ouverture d'une enquête sur la "tentative d'assassinat" visant le président Saïed
- Selon un communiqué du ministère de la Justice, deux jours après l'allusion faite par le président tunisien à la tentative d'assassinat dont il a fait l'objet
Tunisia
AA / Tunis
Le ministère tunisien de la Justice a annoncé, jeudi, l'ouverture d'une enquête sur la tentative d'assassinat du président du pays, Kaïs Saïed.
C'est ce qui ressort d'un communiqué du ministère de la Justice, qui a été rapportée par la radio privée "Mosaïque FM", deux jours après que le président tunisien a fait allusion à la planification d'une tentative d'assassinat le visant personnellement.
Le communiqué précise que "le Ministre de la Justice a autorisé le parquet, représenté par le Procureur de la République près la Cour d'Appel de Tunis, de mener les recherches et investigations nécessaires sur ce qui circule à propos de l'éventuelle tentative d'assassinat du Président de la République", sans fournir de plus amples détails.
Saïed a déclaré, mardi, lors d'une réunion avec des anciens chefs de gouvernements du pays, que "le dialogue ne doit pas être une aubaine pour conclure des marchés avec des parties à l'intérieur ou à l'extérieur du pays".
"Celui qui veut le dialogue ne se rend pas secrètement à l'étranger cherchant tous les moyens pour la destitution du Président de la République, même par assassinat", a ajouté Saïed.
Le président tunisien n'a pas nommé de personnes ou d'entités. Néanmoins, ses propos ont suscité une grande clameur à la lumière de la polarisation politique qui sévit dans le pays.
En janvier dernier, la présidence tunisienne avait annoncé que le président Saïed a fait l'objet d'une tentative d'assassinat avec une enveloppe empoisonnée envoyée au palais de Carthage.
La même source avait indiqué que "l'enveloppe suspecte" était bel et bien adressée au président de la République Kaïs Saïed, et que la cheffe du cabinet présidentiel, Nadia Akacha, avait perdu subitement la vue, de manière quasi totale, et s'est évanouie, à l'ouverture du courrier en question.
Plus tard, le ministère public a déclaré dans un communiqué que l'enveloppe suspecte a été soumise à des tests techniques de manière scientifique. Il s'est avéré qu'elle ne contenait aucun produit toxique, narcotique, dangereux ou explosif suspect".
La Tunisie traverse une crise politique en raison des désaccords entre Saïed et le chef du gouvernement Hichem Mechichi en raison d'un remaniement ministériel annoncé par ce dernier le 16 janvier.
Malgré l'approbation du parlement, Saïed refuse d'inviter les nouveaux ministres à prêter le serment constitutionnel au Palais de Carthage, estimant que l'amendement était entaché de "violations". Des propos qui ont été rejetés en bloc par Mechichi.
Le pays a également connu une vague de protestations il y a quelques jours, qui a commencé dans le quartier populaire de Sidi Hassine, en raison des "violences" policières contre un jeune tunisien. La grogne a gagné d'autres quartiers de la banlieue ouest de la capitale, à savoir Al Intilaka et Ettadhamon.
*Traduit de l'arabe par Wejden Jlassi.
Seulement une partie des dépêches, que l'Agence Anadolu diffuse à ses abonnés via le Système de Diffusion interne (HAS), est diffusée sur le site de l'AA, de manière résumée. Contactez-nous s'il vous plaît pour vous abonner.