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La rue, seul centre de formation footballistique public à Conakry

02.06.2015 - Mıse À Jour : 02.06.2015
La rue, seul centre de formation footballistique public à Conakry

AA/ Conakry/ Boussouriou Bah

Des poteaux érigés à la sauvette, des délimitations à coup de craie sur des terrains de fortune, sont l'unique recours des petits Guinéens pour compenser le manque d'infrastructures footballistiques dans un pays qui grouille, pourtant, de talents cachés.

"C’est une obligation pour nous, on n’a pas d’autre choix", confie Talibé Sakho "Messi", un jeune d’une quinzaine d’années, à Anadolu, au centre-ville de Conakry "il ya des risques mais on fait beaucoup attention. Si un véhicule arrive, on dégage nos poteaux et on arrête momentanément le match. Pour le moment, nous ne sommes que des apprentis footballeurs mais avec le temps, on va certainement évoluer comme nos aînés".

Dans ce centre-ville, plusieurs groupes de jeunes se livrent au "sport de la rue". Une réalité palpable dans les différents quartiers de  Conakry.

"Ça saute aux yeux, les rues de Conakry sont envahies par des jeunes qui livrent des matches de football pour la simple raison qu’il n’y a pas des infrastructures dédiées aux activités sportives. Il y a un cruel défaut d’espace et de volonté politique. A défaut, la rue constitue le seul recours pour ces enfants", regrette le consultant et chroniqueur sportif, Thierno Saidou Diakité, dans une déclaration à Anadolu.

Pourtant, la Guinée accueillera, en 2023, la coupe d’Afrique des nations (CAN), et jusque là, regrette le consultant, aucune politique sportive n’est envisagée pour la mise en place des infrastructures footballistiques.

"On avait planifié des réalisations d’infrastructures sportives de 1998 jusqu’à 2010. Malheureusement, cette planification n’a pas été suivie d'effet. Ce qui fait jusqu’à présent, il n’y a aucun stade de Conakry jusqu’à l’intérieur du pays qui répond aux normes de la FIFA", regrette-il.

Cette absence notoire pénalise la promotion sportive. Conséquence : aucun centre de formation publique en Guinée.

"On dit souvent que l’administration est une continuité mais aucun des ministres qui se sont succédé n'a réalisé la planification mise en place. L’Etat n’a pas dégagé les moyens et les chantiers n’ont pas été ouverts", commente un fonctionnaire au département des sports, souhaitant garder l'anonymat.

En dépit du manque d’infrastructure sportive, il y a des talents qui ont émergé et qui ont eu de mérites sur le plan continental et international, tel Mohamed Lamine Yattara, l'attaquant de l'Olympique lyonnais (France), François Kamano du Sporting Club de Bastia (France), ou Kévin Constant qui évolue au club turc Trabzonspor. Des parcours qui font rêver d’ailleurs les jeunes footballeurs guinéens.

Selon Diakité, cela s'explique par le talent des Guinéens qui ont "le football dans le sang".

A la fédération guinéenne du football (FEGUIFOOT), c’est le silence absolu sur la question relative au manque d’infrastructures sportives en Guinée. Au sein des nouvelles infrastructures sportives, le regret de ce retard est palpable. La ministre des sports, Domani Doré, a récemment regretté le manque de lieux de loisirs en Guinée.

"A cette période, les jeunes ont besoin de terrains de proximité et de loisir", avait estimé Domani Doré avant de promettre la réalisation de plusieurs projets sportifs.

 
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