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Turquie: Colère du milieu économique contre les agences de notation internationales

- La baisse de la note de la Turquie et les perspectives négatives affichées par les agences de notation ont provoqué l'indignation des industriels et hommes d'affaires turcs

Uğur Aslanhan, Tuncay Çakmak  | 21.07.2016 - Mıse À Jour : 22.07.2016
Turquie: Colère du milieu économique contre les agences de notation internationales

Istanbul

AA - Istanbul

Le milieu économique et du travail turc est en colère contre les agences internationales de notation après leurs décisions concernant la Turquie après le coup d’état raté du vendredi 15 juillet.

Les agences Moody’s et Fitch ont annoncé suivre les événements en Turquie dans la perspective de baisser sa note concernant les investissements.

Par ailleurs, Standard&Poors (S&P) avec qui la Turquie a rompu ses accords, a annoncé, mercredi, la baisse de la note de la Turquie de BB+ à BB et a qualifié de «négative» ses prévisions à court terme.

Cette décision de S&P est qualifiée de «précipitée», «partisane» et «politique» par le monde du travail en Turquie.

Le président du conseil d’administration de Zorlu Holding, Ahmet Nazif Zorlu, a indiqué que la tentative de coup d’état repoussée vendredi dernier n’a pas d’autres exemples dans le monde et que le peuple turc a fait preuve d’une grande sensibilité.

«Les industriels, entrepreneurs, le gouvernement, l’armée, la police et le peuple sont toujours debout après le coup d’état raté. Si malgré cela ils [les agences de notation] cherchent à baisser la note de la Turquie, j’y chercherais de la mauvaise volonté. C’est en quelque sorte un soutien au putsch. Je penserais que c’est une manière d’écarter un pays membre des Nations Unies et de l’OTAN», a-t-il dit au correspondant de l’Agence Anadolu.

Pour l’ancien président de l’Association des Industriels et Hommes d’affaires turcs (TUSIAD), Muharrem Yilmaz, le potentiel de la Turquie est suffisant pour surmonter cette épreuve.

«Tous ensemble, nous devons augmenter notre production et chercher à développer notre prospérité et notre démocratie. Nous devons faire en sorte de surmonter cette épreuve avec le minimum de dégâts en assurant l’unité sociale et nationale, comme nous l’avons fait contre les putschistes», a-t-il estimé.

«Nous en avons la capacité. Nous n’autoriserons pas que les agences baissent la note de la Turquie. Nous allons très rapidement dépasser ces difficultés et supprimer les doutes quant à l’avenir de notre économie. Je pense qu’en renforçant notre démocratie, notre unité nationale et notre paix sociale, nous allons retrouver une forte croissance», a-t-il ajouté.

De son côté, le patron de Torunlar GYO, Aziz Tosun, a estimé que la Turquie a su faire face à une terrible épreuve.

«Il ne sera plus possible de faire des coups d’état dans notre pays. Notre population est désormais très éveillée sur le sujet», a-t-il affirmé.

«Les agences de notation doivent faire l’inverse et soutenir l’économie de la Turquie en émettant une perspective positive», a-t-il dit.

«Je ne comprends pas quels sont les critères qui poussent ces agences à réagir de manière négative, tout fonctionne normalement et notre économie est en marche. Ces agences sont sous le contrôle de certains capitaux internationaux et leur objectif, en rabaissant la note de la Turquie, est de manipuler l’économie truque pour en tirer profit», a-t-il encore estimé.

«Pour le patron de Anadolu Groupe, Tuncay Özilhan, la décision de baisser la note de la Turquie de BB+ à BB est une erreur de S&P. Elle est précipitée et n’a pas attendu de voir les réactions après la tentative de coup d’état.

«La Turquie possède une économie et un système financier et bancaire très solides. Cette décision est précipitée, elle est politique et partisane», a-t-il déclaré.


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