Türkİye

Erdogan: "Le PKK/YPG est utilisé par les États-Unis pour leurs propres intérêts et la sécurité d’Israël"

- "L'Allemagne se considère responsable envers Israël. L'attitude de certains pays occidentaux est la même. Comme ils ont gardé le silence sur ce que les Nazis ont fait, ils ne réagissent pas au génocide d'Israël comme pour s'acquitter d'une dette"

Zafer Fatih Beyaz  | 25.10.2024 - Mıse À Jour : 25.10.2024
Erdogan: "Le PKK/YPG est utilisé par les États-Unis pour leurs propres intérêts et la sécurité d’Israël"

Ankara

AA / Ankara / Tuncay Çakmak

Le Président de la République de Türkiye, Recep Tayyip Erdogan, a une nouvelle fois fustigé le soutien de certains pays occidentaux à l’organisation terroriste PKK/YPG en Syrie, soulignant que cette dernière est « utilisée dans la région par les États-Unis pour leurs propres intérêts et la sécurité d’Israël ».

Le Chef de l’État turc a fait des déclarations aux journalistes, jeudi soir, lors du vol retour en provenance de Kazan, au Tatarstan en Russie, où il a participé au sommet des BRICS.

La lutte contre le terrorisme a pris une part importante dans ces déclarations.

En effet, mercredi, une attaque terroriste a pris pour cible les locaux de la Turkish Aerospace Industries (TAI), à Ankara. L’attaque a fait 5 morts et 22 blessés.

Les deux terroristes, un homme et une femme, ont été identifiés comme étant membres de l’organisation terroriste PKK/YPG.

Erdogan a expliqué que l’enquête concernant l’attaque a révélé que les terroristes étaient venus de Syrie.

"Nous avons appris que cette attaque terroriste était une infiltration en provenance de Syrie, a-t-il dit. Nous poursuivons nos efforts pour éradiquer complètement le terrorisme à sa source. La Syrie en est-elle la source ? Oui. Alors, quelle que soit la source, nous ferons ce qui est nécessaire là-bas".

Le président turc a alors assuré que le PYD/YPG, la branche syrienne du PKK, est condamné à être abandonné et à se retrouver seul tôt ou tard.

Pour le leader turc, il est évident que l’organisation terroriste n’est qu’une marionnette.

"Il est désormais connu de tous que les organisations terroristes dans la région sont utilisées par l'Amérique pour ses propres intérêts et la sécurité d'Israël", a-t-il affirmé.

"L'Amérique fournit-elle à Israël toutes sortes d'outils, d'équipements, de munitions et toutes sortes de soutien dans la région ? Donne-t-elle de l'argent ou non ? Nos yeux et nos oreilles sont ouverts à tous les développements qui ont lieu à côté de nos terres et nous ne pouvons pas faire de compromis à ce sujet. Nous serons les protecteurs de nos propres territoires et leurs protecteurs. Nous devons penser à tout moment qu'il peut y avoir un mouvement d'infiltration en provenance de Syrie ou d'ailleurs. Nous devons donc prendre toutes nos mesures de sécurité en conséquence. Nous poursuivons notre lutte contre toutes les organisations terroristes dans la région pour nos intérêts nationaux et la sécurité de nos frontières. Nous continuerons à le faire", a-t-il poursuivi.

Mais selon lui, ce calcul de l’organisation terroriste tombera forcément à l’eau.

"Les efforts de l'organisation terroriste PKK pour entrer sous l'égide de certains pays occidentaux, profitant de l'instabilité en Syrie, sont vains", a-t-il assuré.

Le président turc a répété la détermination de son gouvernement à éliminer définitivement la menace terroriste qui vise la Türkiye.

Concernant les relations avec Damas, le président turc a expliqué qu’Ankara attend que le régime syrien comprenne les conséquences positives qu’apporterait une normalisation sincère et réaliste avec la Türkiye.

  • Gaza et les massacres israéliens

La situation au Moyen-Orient où la guerre destructrice d’Israël contre Gaza et le Liban se poursuit de toute son intensité, a été un autre sujet longuement abordé par le dirigeant turc.

Erdogan a rappelé qu’Ankara s’efforce de mettre fin aux massacres en faisant appel à la solidarité de la communauté internationale.

Dans ce sens, la Türkiye a lancé une initiative à l’ONU pour mettre en place un embargo à la vente et la livraison d’armes à Israël.

"Nous avons entrepris une initiative auprès de l'ONU pour que celle-ci soit une partie de la solution et pour imposer un embargo aux ventes d'armes à Israël", a-t-il expliqué.

Et d’ajouter : « J'espère qu'en tant qu'"Alliance de l'humanité", nous ferons aboutir cette initiative et ouvrirons la voie à une paix durable. »

- "Les pays occidentaux se sentent redevables envers Israël"

Erdogan a par ailleurs déclaré que certains pays occidentaux se sentent redevables envers Israël.

"Si nous excluons certains pays comme l'Italie et l'Espagne, nous constatons que l'Occident garde le silence sur le génocide commis par Israël à Gaza et le massacre au Liban. Nous sommes déterminés à poursuivre notre solidarité avec des pays comme l'Espagne, l'Irlande, la Norvège et la Slovénie dans ce processus suivant", a-t-il déclaré, soulignant qu'ils gagneront en force s'ils prennent des mesures ensemble.

Et de continuer : "Par exemple, l'Allemagne se considère comme responsable vis-à-vis d'Israël en raison de ce qui s'est passé à l'époque nazie. L'attitude de certains pays occidentaux est la même. Comme ils ont gardé le silence sur ce que l'administration nazie a fait contre les Juifs d'Europe à l'époque, ils restent silencieux et ne réagissent pas au génocide d'Israël comme s'il s'agissait d'une manière de s'acquitter d'une dette. En d'autres termes, d'une certaine manière, l'Occident tente de régler la dette par la dette. Mais aujourd'hui, ils sont endettés à l'égard des Palestiniens, laissant un passé honteux à leurs petits-enfants en protégeant Israël, qui est devenu le nazi de notre époque. Nous attendons des membres des BRICS qu'ils soutiennent davantage la juste cause de la Palestine et du Liban, qui est la cible d'Israël, et qu'ils disent « stop » à l'agression israélienne d'une voix forte."

  • Les relations avec les BRICS

Le président Erdogan a également commenté l’évolution des relations avec les BRICS.

Il a souligné que les BRICS sont une grande plateforme où les économies émergentes se regroupent.

Affirmant que la Türkiye doit voir cette réalité, Erdogan a déclaré : "En tant que Türkiye, nous voulons améliorer nos relations avec les BRICS. Nous avons déjà des relations bilatérales et une coopération de longue date avec les pays membres des BRICS. Les BRICS et d'autres plateformes et organisations internationales sont des éléments qui nous renforcent économiquement. Nous ne pouvons pas les ignorer non plus."

Et de poursuivre : "La Türkiye est à la fois un pays oriental et occidental. Il est dans l'intérêt des pays des BRICS et de notre pays que la Türkiye poursuive sa coopération avec les BRICS, qu'elle augmente le nombre de ses partenariats économiques et qu'elle maintienne cette solidarité dans le cadre du respect mutuel, sur une base « gagnant-gagnant ». Les réunions bilatérales que nous avons tenues, en particulier avec M. Poutine en tant que président du Conseil, l'ont d'ailleurs clairement démontré".

  • La guerre Russie-Ukraine

Concernant le conflit qui oppose Moscou à Kiev, le Chef de l’État turc a indiqué que son homologue russe attend de la Türkiye un soutien en faveur de l’échange de prisonniers.

"Lors de notre entretien avec M. Poutine, nous avons constaté ses attentes en faveur d'un échange de prisonniers, nous allons suivre de plus près ces processus", a-t-il dit.

Par ailleurs, Erdogan a annoncé que le président chinois, Xi Jinping, se rendra prochainement en Türkiye.

Pour conclure, le président turc a indiqué que le Chancelier allemand, Olaf Scholz, est favorable à avancer sur la vente de chasseurs Eurofighter à la Türkiye.

Seulement une partie des dépêches, que l'Agence Anadolu diffuse à ses abonnés via le Système de Diffusion interne (HAS), est diffusée sur le site de l'AA, de manière résumée. Contactez-nous s'il vous plaît pour vous abonner.