AA / Istanbul / Esra Tekin

Des négociations ont été menées par le passé à différents niveaux entre la Syrie et la Türkiye, et Ankara souhaite la paix dans la région, a déclaré le ministre turc des Affaires étrangères, dimanche.

"La région est maintenant entrée dans une phase de quête de la paix et de la stabilité. La situation actuelle nous incite donc à rechercher la paix et la stabilité", a déclaré Hakan Fidan lors d'une conférence de presse conjointe à Istanbul avec son homologue saoudien, Faisal bin Farhan Al Saud, actuellement en visite à Türkiye.

Notant que le président turc Recep Tayyip Erdogan a toujours "gardé la porte ouverte au dialogue, directement ou indirectement", Hakan Fidan a souligné la nécessité que les canaux de dialogue avec la Syrie, initiés sous différents formats depuis 2017, aboutissent à des résultats.

Fidan a ajouté que l'appel du président turc Recep Tayyip Erdogan en faveur de la paix dans la Syrie voisine était ‘’important’’ et qu'il fallait en tenir compte.

"Nous espérons qu'ils en saisiront l'importance. Il n'est pas question ici d'un quelconque signe d'impuissance ou de faiblesse", a-t-il précisé.

** Mécanisme de dialogue

Hakan Fidan a souligné que la situation actuelle en Syrie est très complexe et qu'il faut beaucoup de temps pour entamer des discussions et aborder sérieusement les problèmes.

Il a souligné que la Türkiye prend en compte non seulement ses propres besoins mais aussi l'indépendance politique et l'intégrité territoriale de la Syrie.

Le ministre turc des Affaires étrangères a également insisté sur l'importance de développer un mécanisme de dialogue national, dans le cadre des principes de la résolution 2254 du Conseil de sécurité de l'ONU et de rechercher une solution soutenue par la communauté internationale.

Niant les affirmations suggérant que les vues de la Türkiye sur l'opposition syrienne ont changé, Fidan a déclaré qu'Ankara n'a pas changé de position.

Il a déclaré que la Türkiye se bat depuis des années aux côtés de l'opposition syrienne contre les groupes terroristes.

Soulignant qu'il appartient à l'opposition syrienne de décider de la nature de son dialogue avec le régime syrien, il a également assuré que les forces de l'opposition syrienne ont contribué à empêcher l'augmentation des flux de réfugiés, de la contrebande et du crime organisé dans les zones sous leur contrôle, ce dont la Türkiye a bénéficié.

Concernant les millions de Syriens qui ont trouvé refuge en Türkiye pendant la guerre civile, il a déclaré qu'Ankara n'obligera personne à quitter le pays contre sa volonté, ajoutant : "Les affirmations provocatrices faites à cet égard sont dénuées de toute valeur".

Fidan a exprimé ses attentes quant aux rôles constructifs de la Russie et de l'Iran dans le processus de normalisation avec la Syrie.

Le chef de la diplomatie turque a indiqué qu'il avait également discuté de cette question avec son homologue saoudien et qu'il était convaincu que l'Arabie saoudite jouerait elle aussi un rôle constructif.

Ces déclarations font suite aux propos du président Erdogan selon lesquels Hakan Fidan et des diplomates turcs travaillent sur une éventuelle rencontre présidentielle entre Erdogan et Bashar Al-Assad, la première depuis plus d'une décennie.

*Traduit de l’Anglais par Mourad Belhaj