AA / Istanbul / Gizem Nisa Cebi

Le Président de la République de Türkiye, Recep Tayyip Erdogan, a réaffirmé vendredi l'engagement de son pays à aider la Syrie dans son processus de transition après l'effondrement du régime de Bachar Assad au début du mois.

Le Chef de l'Etat turc a fait des déclarations aux journalistes sur son vol de retour du Caire, où il a participé jeudi au 11ème sommet du D-8.

Il s'est longuement exprimé sur la situation en Syrie après la chute du régime Baas et la fuite de Bachar al-Assad.

"Nous soutenons le peuple syrien dans la gestion du processus de transition en douceur, sans aucun revers en cours de route", a assuré le président turc.

"Nos frères et sœurs en Syrie prendront leurs propres décisions quant à leur avenir. Nous essaierons également de les aider pour l'organisation de leur État", a-t-il encore déclaré.

Il a ainsi annoncé que le ministre turc des affaires étrangères, Hakan Fidan, se rendrait bientôt en Syrie pour travailler sur la "nouvelle structure administrative" à mettre en place dans le pays.

"Si la Syrie établit une structure véritablement stable avec cette nouvelle formation, elle occupera, à mon avis, une position très forte dans le monde islamique", a-t-il estimé.

Abordant des questions urgentes telles que les pénuries d'énergie et les problèmes de sécurité dans le pays voisin, Erdogan s'est engagé à résoudre rapidement les problèmes énergétiques de la Syrie et à renforcer les relations commerciales avec Damas et l'Irak.

"Nous allons intensifier nos relations commerciales avec l'Irak et la Syrie. Cela donnera un nouvel élan à la Syrie et à la Türkiye dans tous les domaines", a-t-il expliqué.

Il a également défendu la levée des embargos imposés à la Syrie.

"La levée de l'embargo et des restrictions imposées à la Syrie en raison du régime Assad sera bénéfique pour le redressement du pays", a-t-il avancé.

Erdogan a également abordé les questions de sécurité régionale, appelant à la cohérence dans la manière dont les pays occidentaux traitent les groupes terroristes.

"Tout comme Daech ne peut pas organiser de manifestations dans les rues et les places des pays occidentaux, le PKK et ses affiliés ne devraient pas non plus le faire", a-t-il dit.

Le dirigeant turc a par ailleurs soulignant la diminution de l'influence du PKK,.

"La durée de vie du PKK et de ses prolongements est terminée. L'environnement de sécurité qui sera assuré en Syrie empêchera les organisations terroristes de recruter des militants", a-t-il défendu.

Et d'ajouter: "Nous allons montrer qu'il est temps de neutraliser les organisations terroristes en Syrie. Nous allons le faire pour prévenir une menace au sud de nos frontières".

Erdogan a aussi longuement souligné les découvertes relatives aux agissements inhumains du régime de Bachar al-Assad, comme la découverte de fosses communes et d'outils de tortures dans les prisons du régime.

"La prison de Saidnaya confirme ce que nous disons depuis des années. Les exactions et les exécutions qui s'y sont déroulées mettent en lumière la réalité du régime Baas", a-t-il expliqué.

"Des charniers sont également découverts. Apparemment, nous n'avons pas encore pu voir le tableau complet de la persécution et de la torture en Syrie", a-t-il ajouté.

Pour le président turc, Bachar al-Assad doit être jugé pour ses crimes.

"Nous ferons tout notre possible pour que le régime d'Assad, qui a persécuté son propre peuple, soit tenu pour responsable sur la base du droit international", a-t-il déclaré.

Sur des questions géopolitiques plus larges, Erdogan a exhorté les nations occidentales, en particulier les États-Unis, à prendre des mesures contre l'occupation des territoires syriens par Israël.

"Il faut déclarer haut et fort que l'occupation israélienne des territoires syriens est inacceptable", a-t-il conclu.

* Traduit par Tuncay Çakmak