Erdogan: "L'Europe ne doit pas devenir un camp de concentration pour les 35 millions de musulmans"
- Le président turc a également répété que chemin pour la paix et la stabilité au Moyen-Orient passe par les frontières de 1967, avec un État palestinien indépendant et souverain ayant Jérusalem-est pour capitale.
Istanbul
AA / Istanbul
Le Président de la République de Turquie, Recep Tayyip Erdogan, a fustigé la montée de l’islamophobie en Europe, affirmant que le Vieux continent ne doit devenir un gigantesque camp de concentration pour les 35 millions de musulmans qui y vivent.
Le Chef de l’État turc a pris la parole, vendredi, lors de la cérémonie d’ouverture de la 16ème conférence de l’Union des parlements des États membres de l’Organisation de la coopération islamique (ISIPAB), qui a débuté à Istanbul.
Dans son discours, Erdogan a particulièrement voulu s’attarder sur les défis majeurs auxquels sont confrontés les pays musulmans à travers le monde.
Pour le leader turc, la Cause palestinienne demeure en tête des préoccupations des musulmans, estimant que "Jérusalem est la cause commune de tout l’ensemble du monde islamique".
L’occasion pour le président turc de dénoncer, une nouvelle fois, avec la plus grande fermeté, les politiques israéliennes envers les Palestiniens, la colonisation des terres palestiniennes et le statut de Jérusalem.
"Faire payer aux Palestiniens le prix du génocide commis par les Européens contre les juifs pendant la 2nde Guerre Mondiale est une profonde injustice", a-t-il fustigé.
Le président turc a rappelé la position de la Turquie vis-à-vis du conflit israélo-palestinien.
"Nous préservons notre sensibilité concernant le statut de Jérusalem-est et le caractère sacré de la mosquée al-Aqsa", a-t-il dit. "Petits-enfants d'une civilisation qui a dirigé Jérusalem pendant 400 ans avec Justice, nous ne voulons pas voir couler le sang et les larmes des Palestiniens".
Et d’ajouter : "Le chemin pour la paix et la stabilité passe par les frontières de 1967, avec un État palestinien indépendant et souverain ayant Jérusalem-est pour capitale".
Par ailleurs, le Chef de l’État turc s’est exprimé sur la situation en Afghanistan, lourdement touché par une grave crise humanitaire, accentuée par la prise du pouvoir fin août par les Taliban.
"Notre souhait commun est que l'Afghanistan retrouve une paix et une stabilité durables. Nous n'avons le luxe de tourner le dos aux Afghans", a-t-il assuré.
La Syrie aussi demeure un sujet essentiel aux yeux d’Ankara, tant pour les effets néfastes d’un conflit interne qui dure depuis plus de 11 ans, que pour les conséquences en matière de migrations pour la région et le monde.
"En réalité, le poids des migrants et des réfugiés est principalement porté par les pays voisins de la région, comme la Turquie, qui accueille des millions de réfugiés, contrairement aux pays Occidents qui en parle plus qu’autre chose", a-t-il fustigé.
Erdogan a également dénoncé l’inaction du Conseil de sécurité en faveur d’une solution à la crise syrienne.
"En ne prenant pas ses responsabilités dans la résolution de la crise syrienne, le Conseil de sécurité de l'ONU est devenu une profonde déception", a-t-il déclaré.
Pour finir, Erdogan a tenu à mettre l’accent sur la montée, partout dans le monde, de l’islamophobie et des discours de haines contre les musulmans.
Ce phénomène est particulièrement inquiétant en Europe, a-t-il relevé.
"En tant que musulmans, nous ne luttons pas seulement contre le coronavirus ou les crises humanitaires, nous combattons aussi la montée de l'islamophobie", a-t-il dit.
Et de conclure : "Nous ne pouvons permettre que l'Europe, qui compte 35 millions de musulmans de toutes origines, devienne un camp de concentration pour nos frères et sœurs".
* Traduit du turc par Tuncay Çakmak
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