Erdogan: "L'ONU nous demande d'ouvrir nos frontières alors qu'elle n'est pas capable d'arrêter les frappes russes en Syrie"
Le Président de la République de Turquie a dénoncé l’inaction de la communauté internationale, en particulier celle de l'ONU, face aux frappes russes en Syrie qui ont provoqué un nouveau flux de Syriens vers la frontière turque
Ankara
AA - Ankara - Tuncay Çakmak
Le Président de la République de Turquie, Recep Tayyip Erdogan, a condamné l’inaction de la communauté internationale, en particulier des Nations Unies (ONU) face aux frappes russes en Syrie qui ont provoqué un nouveau flux de dizaines de milliers de Syriens vers la frontière turque.
Le Président turc s’est exprimé, jeudi, sur la situation en Syrie et dans la région lors de l’assemblée générale de la Confédération des Jeunes Hommes d’Affaires Turcs (TUGIK) à Ankara.
Erdogan a, d'abord condamné les attaques contre deux quotidiens à Istanbul, Yeni Safak et Yeni Akit.
«Heureusement il n’y a eu aucune victime, juste des dégâts matériels. Je vais suivre l’affaire de prêt. J’attends de voir les réactions de ceux qui n’aiment pas les publications de ces journaux», a-t-il dit.
Le président turc est revenu après sur la question syrienne et la crise des réfugiés.
«L’ONU nous demande d’ouvrir nos frontières aux nouveaux réfugiés syriens. Mais à quoi sert cette organisation ? Elle ne fait rien pour arrêter les frappes russes et les massacres du régime de Bachar al-Assad qui sont responsables de ces exodes, et, elle nous lance un appel. C’est un manque flagrant de sincérité», a-t-il déclaré.
Pour le chef de l’Etat turc, le Conseil de Sécurité de l’ONU est en partie responsable, à cause «des caprices d’un ou deux pays» a-t-il dit, de la mort de près de 400 000 Syriens et de l’exode de 12 millions de Syriens.
"La Turquie a dépensé jusqu'à présent 10 milliards de dollars pour les réfugiés. Quel soutien nous a été apporté? 455 millions de dollars seulement ! C'est honteux", a-t-il poursuivi.
Erdogan a rappelé que de nombreux pays européens ne veulent pas accueillir plus de quelques centaines de réfugiés, alors que la Turquie en accueille déjà plus de 2,5 millions.
«Nous avons aussi des limites, a-t-il dit. Nous pouvons être patients jusqu’à un certain point, mais au-delà nous ferons le nécessaire.»
Le président turc a également abordé la question de l’aide de trois milliards d'euros promise par l’Union européenne.
«Cette aide unique est destinée à qui ? Aux réfugiés. Tant que cette situation perdurera, il faudra poursuivre cette aide. Mais nous n’avons pas dépensé plus de 9 milliards de dollars pour les réfugiés en comptant sur cette aide. Nous continuerons notre politique de convivialité. C’est notre nature», a-t-il soutenu.
Erdogan a terminé en condamnant une nouvelle fois la position de nombreux pays, dont les Etats-Unis, qui ne veulent pas considérer le PYD, branche en Syrie du PKK, comme une organisation terroriste.
«Malgré toutes les preuves dans ce sens, ils continuent à fermer les yeux. Dans ce contexte, rappeler les responsabilités internationales de la Turquie, c’est clairement afficher un double-visage», a-t-il tonné.
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