Mevlana Jalaladdin Rumi, une vie dédiée à l'amour divin
- Le célèbre poète et sage mystique musulman, décédé en 1273, guide les cœurs depuis des centaines d'années, dans les quatre coins du monde, notamment à travers son œuvre "Mesnevi"

Ankara
AA / Konya / Nur Asena Ertürk
Le poète et sage mystique musulman turc, Mevlana Jalaladdin Rumi est commémoré à l'occasion du 748ème anniversaire de son décès, ce 17 décembre.
Mevlana, qui a dédié sa vie de 66 ans à l'amour divin, est connu dans le monde entier surtout pour ses appels, "Viens" et "Parais ce que tu es, ou sois ce que tu parais".
Plutôt appelé "Rumi" dans le monde occidental, signifiant "Anatolien", le sage mystique turc guide les cœurs depuis des centaines d'années.
Jalaladdin Mohamed est né le 30 septembre 1207 dans la ville afghane de Balkh, à Bahaeddin Veled, le "sultan des savants" de Khorasan, et son épouse, Mumine Khatun.
La famille entière, dont son frère Alaaddin Mohamed et sa sœur Fatima Khatun, a dû quitter Balkh à cause de troubles politiques de l'époque et de l'imminente invasion mongole.
À Nishapur, la famille a rencontré le soufi Ferududdin-i Attar, qui a dit au père Bahaeddin Veled, à propos de Mevlana : "Bientôt, cet enfant répandra le feu dans les cœurs des amoureux [d'Allah]."
Après avoir traversé la Mecque, Médine, Damas, Erzincan (est de la Turquie actuelle) et d'autres provinces anatoliennes, Mevlana s'est installé à Karaman, toujours en Turquie, où il a épousé Gevher Khatun à 18 ans. Le couple a eu deux enfants, Bahaeddin Mohamed (Sultan Veled) et Alaaddin Mohamed, avant le décès de Gevher Khatun.
Par la suite, Mevlana s'est marié à Kira Khatun. Emir Alim et Melike sont nés de cette union.
Après avoir passé sept ans à Karaman, la famille s'est installée à Konya, en Anatolie centrale, en 1229, sur l'invitation du Sultan seldjoukide d'Anatolie, Alaaddin Qeyqubat.
Le père de Mevlana, Bahaeddin Veled est décédé deux ans après : un de ses successeurs, Seyyid Burhaneddin s'est chargé de la formation spirituelle de Mevlana.
Durant ses années de déplacement, Mevlana a eu l'occasion de s'éduquer auprès de savants et de se former à Alep et Damas sur l'exigence de Seyyid Burhaneddin.
À partir de 1240, Mevlana a commencé à transmettre les savoirs religieux et à guider le peuple à Konya, construisant ainsi sa réputation.
C'est alors qu'il a rencontré le derviche Shems-i Tebrizi, en 1244, lorsque celui-ci est venu à Konya pour voir Mevlana.
Toujours à la quête du progrès spirituel, Mevlana a enfin trouvé ce qu'il cherchait : il a accueilli Shems chez lui, il a commencé à communiquer seulement avec Shems, avec qui il s'est vêtu du "gilet soufi", pour réciter des poèmes d'amour [divin] et pratiquer la danse "sema", une sorte de méditation soufie.
À partir de cette date, Mevlana a dédié sa vie à la musique, au poème et à la danse soufis.
Les disciples ont été gênés par la présence de Shems dans la vie de Mevlana, le critiquant de s'éloigner du peuple et de son rôle de guide.
Shems a disparu, abandonnant Jalaladdin Mohamed dans le chagrin d'avoir perdu son proche ami spirituel.
Jalaladdin Mohamed est ainsi devenu Mevlana, ayant trouvé en soi-même ce qu'il cherchait, son cœur enflammé d'amour divin.
Son confident, Celebi Husamettin lui a conseillé d'écrire une œuvre qui expliquerait le soufisme aux derviches.
Mevlana a consacré les dix à quinze dernières années de sa vie à rédiger le "Mesnevi", qui est considéré comme un "guide écrit" par des millions de personnes dans les quatre coins du monde : il s'agit d'une œuvre qui aborde nombreux sujets, dont les savoirs religieux, la politique, la santé et les relations humaines, en six tomes.
Le 17 décembre 1273, c'était un dimanche quand Mevlana s'est "réuni" avec son "amour" : il considérait la mort comme une "union", c'est la raison pour laquelle on parle de "nuit de noce", soit "Sheb-i Arus".
Cette nuit est célébrée chaque année par des milliers de visiteurs turcs et étrangers qui viennent à Konya pour commémorer Mevlana, qui a dédié sa vie à l'amour pour Allah et son prophète musulman, Mohammed.
- La dance soufie, "sema"
Dans la culture populaire, le "sema" est l'aspect le plus intéressant pour la plupart des curieux. Il s'agit d'un rituel soufi spécial pratiqué par les derviches tourneurs. Elle s'est transformée au fil du temps pour prendre son style final actuel.
Cet élément important de la culture et de l'Histoire turques est transmis aux nouvelles générations grâce aux règles et instructions annoncées par le ministère turc de la Culture et du Tourisme.
Le "sema" a été proclamé chef-d’œuvre du patrimoine oral et immatériel de l’Humanité de l'Organisation des Nations unies pour l'éducation, la science et la culture (UNESCO) en 2005, puis inscrit sur la Liste représentative du patrimoine culturel immatériel de l'Humanité en 2008.
En outre, l’UNESCO a célébré le 800ème anniversaire de la naissance de Mevlana au siège de l'Organisation à Paris, tout en présentant la médaille commémorative frappée par la Monnaie de Paris pour cette occasion : elle présentait sur son avers un portrait du poète et le logo de l’UNESCO sur son revers.
L'Organisation avait de plus proclamé 2007 comme "l'Année de Mevlana".
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