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Les cours du pétrole brut devraient bénéficier d’une troisième hausse hebdomadaire consécutive au cours de la semaine du 28 juin, dans un contexte d'inquiétudes sur l'état de l’offre mondiale, déclenchées par les conflits actuels au Moyen-Orient et la guerre entre la Russie et l'Ukraine. Les prévisions grandissantes d’une réduction prochaine des taux d'intérêt par la Réserve fédérale américaine (Fed) ont aussi contribué à la hausse du baril.

Le baril de brut Brent de référence internationale s'est échangé à 85,59 dollars le baril à 16 h 10 GMT heure locale (13 h 10 GMT), avec une hausse d'environ 0,4 % par rapport au cours de clôture du vendredi qui avait conclu la semaine à 85,24 dollars le baril.

Le baril américain de référence West Texas Intermediate (WTI) s'est, pour sa part, échangé à 82,14 dollars le baril, avec une hausse d'environ 1,7 % par rapport au cours du vendredi dernier, qui avait clôturé les échanges à 80,73 dollars le baril.

Les deux barils de référence avaient entamé la semaine sur une note positive en raison des inquiétudes liées à l'offre excédentaire dues à l’escalade des tensions au Moyen-Orient.

Durant les dernières semaines, la frontière israélo-libanaise a connu une escalade significative, ce qui a suscité des appels répétés des États-Unis à contenir la situation.

L’escalade des tensions géopolitiques continue de mettre en péril les routes d’approvisionnement énergétique mondiales et de faire grimper les prix du pétrole.

Les tensions sont montées d’un cran sur le long de la frontière israélo-libanaise dans un contexte d'attaques transfrontalières entre le groupe libanais du Hezbollah et les forces israéliennes, à un moment où Tel Aviv poursuit son offensive meurtrière contre la bande de Gaza, qui a fait plus de 37 700 tués palestiniens depuis octobre 2023.

Toutefois, les incertitudes persistantes quant au calendrier de la baisse des taux d'intérêt de la Fed continuent de susciter des inquiétudes concernant la demande, limitant ainsi les pressions à la hausse sur les prix.

Michelle Bowman, membre du conseil d'administration de la Fed, a déclaré dans la journée du mardi qu'une réduction du taux directeur de la Fed trop précoce ou trop rapide pourrait entraîner un rebond de l'inflation, ce qui nécessiterait de nouvelles augmentations du taux directeur à l'avenir pour ramener l'inflation à l'objectif de 2 % de la banque centrale sur le long terme.

Les experts estiment que le maintien des taux d’intérêt à des niveaux élevés pendant une période prolongée pourrait présenter des risques pour les perspectives de la demande pétrolière.

Les réserves commerciales américaines de pétrole brut ont augmenté de 0,8 %, à environ 3,6 millions de barils, pour atteindre les 460,7 millions de barils au cours de la semaine du 21 juin, a annoncé jeudi l'Energy Information Administration. Le marché tablait sur une diminution des réserves d'environ 2,6 millions de barils.

Au cours de la même période, les réserves d'essence ont augmenté d'environ 2,7 millions de barils pour atteindre les 233,9 millions de barils.

Malgré la période estivale, où la demande de pétrole est généralement élevée, les données indiquant une augmentation des réserves de pétrole brut aux États-Unis ont soulevé des inquiétudes concernant la demande et soutenu la baisse des prix du pétrole.

Toutefois, les prix ont de nouveau augmenté ce vendredi avec les inquiétudes croissantes sur l'offre mondiale déclenchées par les conflits en cours au Moyen-Orient et la guerre entre la Russie et l'Ukraine. Les prix ont également été soutenus par les prévisions de la réduction des taux d’intérêt par la Fed qui devraient avoir lieu bientôt.

Dans le même temps, selon les chiffres rendus publics dans la journée du vendredi par le Département du Commerce, l'indicateur d'inflation privilégié par la Fed s'est affaibli en mai, tant sur une base annuelle que mensuelle.

L'indice des prix des dépenses de consommation personnelle de base (PCE) a augmenté mensuellement de 2,6 % en mai, en baisse par rapport aux 2,8 % enregistrés sur un an en avril, ce qui demeure conforme aux attentes du marché.

Le ralentissement des chiffres indique que l'inflation ralentit dans la plus grande économie mondiale, ce qui inciterait la Fed à entamer la baisse de ses taux d'intérêt dès septembre.

La Fed a procédé à un total de 11 hausses de taux d’intérêt entre mars 2022 et juillet 2023 pour maîtriser l’inflation record, ramenant le taux des fonds fédéraux à la fourchette cible de 5,25 % à 5,5 %, le seuil le plus élevé depuis 22 ans.

La banque centrale a sauté quatre hausses de taux l’année dernière, et quatre autres hausses cette année, alors que sa première baisse de taux devrait avoir lieu au second semestre de cette année. La baisse des taux d’intérêt pourrait être une aubaine pour le pétrole, car elle pourrait accroître la demande.

* Traduit de l’anglais par Mounir Bennour.