Économie, Mode de Vie

Une Palestinienne lance une usine de savon à partir de sa cuisine (Reportage)

Hatem Kattou  | 04.12.2017 - Mıse À Jour : 05.12.2017
Une Palestinienne lance une usine de savon à partir de sa cuisine (Reportage)

Ramallah


AA / Jericho (Cisjordanoe occupée)/ Qais Abu Samra

À partir d'une modeste cuisine, dans sa petite maison, dans la ville d’Asira, près de Naplouse (nord de la Cisjordanie), la Palestinienne Ikhlas Sawalha, 46 ans, a commencé à construire une fabrique de savon dans la zone industrielle de Jéricho, dans l'est de la Cisjordanie occupée.

"Sawalha", qui détient un diplôme intermédiaire en médecine dentaire, a travaillé pendant 16 ans dans sa spécialité, avant de lancer la première ferme de champignons en Cisjordanie.

Depuis 2002, elle a commencé à fabriquer du savon à partir d'huile d'olive et de matériaux naturels disponibles en Palestine.

Après 15 ans de recherche scientifique, d'expérimentation, de production et de marketing local, Sawalha a réussi à devenir propriétaire de la Maison de savon palestinien (Saba).

"L'usine s'inspire de la "pharmacie de la nature" et allie originalité et créativité, de manière scientifique et étudiée pour produire les meilleurs savons à partir de l'huile d'olive", explique Sawalha au correspondant d'Anadolu, qui travaille dans sa nouvelle usine située dans la zone industrielle de la ville de Jéricho.

L'usine Saba produit 11 types de savons contenant chacun 74% d'huile d'olive en plus d'autres matériaux.

L'usine produit différents types de savons, dont certains contiennent "l'huile d'olive, le thym, la lavande, le citron, le miel, le lait de chamelle, les dattes, le charbon extrait du bois d'olivier, l'argile de la mer morte, les amandes, les roses."

« Les colorants ne sont pas utilisés dans les produits de l'usine Saba où chaque produit prend la couleur du matériau naturel dont il provient», a-t-elle insisté.

"Il y a des dizaines de projets de production pour l'industrie du savon, mais nous sommes les seuls à travailler selon des normes scientifiques et de recherches de laboratoires en coopération avec l'Université nationale An-Najah à Naplouse", explique Sawalha.

Cette femme palestinienne cherche à pénétrer le marché international et à faire de son produit une marque mondiale.
"Mon rêve à commencé à se réaliser en coopérant avec le gouvernement japonais, et bientôt les produits seront commercialisés au Japon, et j'espère qu'il deviendra une marque mondiale", a-t-elle dit.

"Nos produits ont été commercialisés dans un certain nombre de pays dans le monde, mais en petites quantités, en raison de l'impossibilité de produire des quantités à grande échelle, et avec l'ouverture de la nouvelle usine, nous serons capables de produire cinq mille pièces par jour", a-t-elle poursuivi.

Sawalha a été confrontée à un certain nombre d'obstacles depuis qu'elle a commencé à travailler, mais «la détermination et le soutien de sa famille étaient ses principales motivations pour réussir», a-t-elle déclaré.

Son mari Jaafar al-Shuli et son fils Emad travaillent à côté d'elle dans l'usine, avec deux autres ouvriers, bien qu’elle aspire atteindre le nombre de 30 employés au début de l'année prochaine.

«Au commencement, je n'avais rien», se souvient Sawalha du début de son lancement dans ce projet. «L'idée m'était souhaitable et ça a commencé avec un accord avec un agriculteur palestinien pour échanger l'huile d'olive contre le savon produit », se rappelle-t-elle.

"La quantité a été commercialisée par l'intermédiaire d'une institution palestinienne locale, et les premiers bénéfices m’ont motivés à continuer et à se développer", a-t-elle ajouté.

Elle a souligné qu'elle a commencé à travailler avec des outils simples et domestiques, et aujourd'hui elle a une usine avec des outils modernes et techniques conformément aux normes et spécifications élevées, de même qu'elle a obtenu les autorisations requises auprès des autorités palestiniennes concernées.

Tout en souriant et continuant de travailler, elle nous lance : "Voici le rêve de ma vie réalisé, et je formule l’espoir de continuer sur ma lancée et engranger davantage de succès ».

Sawalha a profité de l'expérience de son mari, qui travaillait auparavant comme directeur de banque à Naplouse, pour gérer son projet et commercialiser ses produits.

Dans une salle privée de son usine où ses produits sont exposés, Sawalha a expliqué les différents types de ses produits ainsi que leurs avantages à une délégation étrangère en visite, expliquant que chaque produit a des avantages particuliers pour le traitement de la peau.

Elle indique que le savon au lait de chamelle traite l'eczéma avant de montrer des photos de personnes souffrant de cette maladie, avant et après l'utilisation du savon.

Néanmoins, les produits 'Saba' sont confrontés à une forte concurrence des autres produits nationaux et importés sur le marché palestinien.

Le mari de Sawalha, Jafar al-Shuli, 63 ans, investit son expérience passée dans les banques pour la commercialisation des produits de l'usine 'Saba'.

Il a déclaré au correspondant d'Anadolu, tout en travaillant sur l'emballage des produits de savons: "Notre produit est purement palestinien, nous achetons de l'huile d'olive des fermiers palestiniens, ainsi que le lait de chamelle, le miel et l'argile de la Mer Morte qui est riche en sels thérapeutiques".

« De plus, nos produits sont sûrs et respectueux de l'environnement», a-t-il conclu.
Seulement une partie des dépêches, que l'Agence Anadolu diffuse à ses abonnés via le Système de Diffusion interne (HAS), est diffusée sur le site de l'AA, de manière résumée. Contactez-nous s'il vous plaît pour vous abonner.
A Lire Aussi
Bu haberi paylaşın