AA / Addis-Abeba / Dilara AfıfI

L'Union africaine a officiellement annoncé la reprise des activités de son bureau à Tripoli, la capitale libyenne, après une absence de dix ans.

Cette décision fait suite à la signature d'un accord, jeudi, au siège de l'Union, permettant ainsi à la Libye de renouer avec la présence de l'institution panafricaine sur son sol, après une suspension prolongée.

L'Agence de presse libyenne et le site officiel de l'Union africaine ont confirmé cette information, soulignant l'importance de cet accord.

L'accord permettant la reprise des activités du bureau de l'Union africaine à Tripoli a été signé par Taher Ba'âour, ministre libyen des Affaires étrangères et de la coopération internationale du gouvernement d'unité nationale, et Bankole Adeoye, commissaire de l'Union africaine chargé des Affaires politiques, de la paix et de la sécurité.

La signature a eu lieu en marge de la 46e session du Conseil exécutif de l'Union africaine, tenue à Addis-Abeba, siège de l'institution panafricaine.

La signature de l'accord a également été marquée par la présence du président de la Commission de l'Union africaine, Moussa Faki.

Selon le ministère libyen des Affaires étrangères, la reprise des activités du bureau de l'Union africaine à Tripoli est "une confirmation de la situation de sécurité et de stabilité en Libye, ainsi que du retour de nombreuses ambassades et missions diplomatiques dans la capitale".

Le ministère a déclaré dans des propos rapportés par l'Agence de presse libyenne que cet accord "contribue à dynamiser les voies de consultation et de coordination diplomatiques pour servir les intérêts du peuple libyen".

De son côté, Adeoye a salué la signature de l'accord de retour du bureau de l'Union africaine à Tripoli, la qualifiant d'"historique".

Il a écrit sur X : "Un accord historique pour déplacer le bureau de liaison de l'Union africaine de Tunis vers la Libye, après sept ans d'exil".

Il a insisté sur le fait que l'Union "continuera à soutenir les opérations de paix et de réconciliation en Libye".

La Libye connaît depuis des années des efforts pour parvenir à l'organisation d'élections afin de résoudre la crise politique entre deux gouvernements.

L'un a été désigné par le Conseil des députés début 2022, dirigé actuellement par Ossama Hamad et basé à Benghazi (Est), dirigeant ainsi toute la région est et la majeure partie du sud du pays.

L'autre est un gouvernement reconnu par l'ONU, celui du gouvernement d'unité nationale dirigé par Abdelhamid Dbeibah, dont le siège est à Tripoli (ouest), dirigeant toute la région ouest du pays.

Les Libyens placent de grands espoirs dans les élections tant attendues, qu'ils considèrent comme une opportunité décisive pour mettre un terme aux conflits politiques et armés qui déstabilisent le pays depuis la chute du régime de Mouammar Kadhafi en 2011

* Traduit de l'arabe par Sanaa Amir