Tunisie : Caïd Essebsi appelle à amender la Constitution
- Le président tunisien, lors de son discours prononcé à l'occasion du 63ème anniversaire de la fête de l'Indépendance, a motivé son appel par des divergences d’interprétation du texte constitutionnel.
Tunisia
AA / Tunis / Adel Thabti
Le président tunisien, Béji Caïd Essebsi, a appelé, mercredi, à amender la Constitution du pays, en raison de "divergences l’interprétation du texte avec certaines parties".
C'est ce qui ressort du discours prononcé par Caïd Essebsi au Palais de Carthage à l'occasion du 63ème anniversaire de la fête de l’Indépendance de la Tunisie après une colonisation française de 75 ans.
"Nous avons une copie prête des propositions d'amendement de la Constitution", a déclaré Caïd Essebsi sans fournir plus de détails sur le contenu desdites propositions.
Le dirigeant tunisien a motivé son appel par "des divergences avec certaines parties dans l’interprétation de la Constitution, qu'il faut résoudre".
"Selon l'Article 71 de la Constitution, le pouvoir exécutif est exercé par le président de la République et un gouvernement présidé par un Chef du gouvernement", a-t-il rappelé.
"Or, la formation du dernier gouvernement s'est faite sans consultation du président de la République, avec le consensus du chef du gouvernement et du mouvement d'Ennahdha (d'obédience islamique/68 députés sur 217)", a poursuivi le président tunisien.
En novembre dernier, le chef du gouvernement, Youssef Chahed, avait sollicité l'approbation du Parlement pour un remaniement ministériel touchant à 13 ministères et 5 porte-feuilles de secrétaire d'Etat. Le Parlement avait alors voté à la majorité absolue pour accorder la confiance à la nouvelle équipe de Chahed.
Caïd Essebsi a affirmé "qu'il n'était pas nécessaire d'aller au Parlement (pour obtenir sa confiance) sans passer par le président".
"C'est une violation flagrante de la Constitution", a-t-il souligné estimant que "le pouvoir exécutif est dirigé actuellement avec une seule tête".
Expliquant les raisons d'un amendement constitutionnel, Caïd Essebsi a évoqué "le désaccord entre lui et certaines sensibilités politiques sur la lecture du texte constitutionnel concernant la référence religieuse". Il faisait ainsi référence au mouvement d'Ennahdha qui rejette une initiative présidentielle visant à établir l'égalité dans l'héritage entre hommes et femmes.
"La Constitution est claire dans l'Article 2 et stipule expressément que la Tunisie est un Etat à caractère civil", a-t-il martelé.
Cependant, Ennahdha estime que l’initiative présidentielle est en contradiction avec l'Article 1 de la Constitution, qui stipule que la Tunisie est de religion islamique.
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