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France : Élisabeth Borne se porte candidate pour diriger le parti Renaissance

- L'ancienne première ministre a estimé qu'il serait peu probable que Gabriel Attal se porte candidat à la tête du parti.

Ümit Dönmez  | 21.08.2024 - Mıse À Jour : 21.08.2024
France : Élisabeth Borne se porte candidate pour diriger le parti Renaissance

Ile-de-France

AA / Paris / Ümit Dönmez

L'ancienne Première ministre Élisabeth Borne a annoncé sa candidature à la direction du parti Renaissance, affirmant sa volonté de "rassembler de façon très large" au sein de la formation politique fondée par Emmanuel Macron.

Dans un entretien accordé au Parisien et publié le mercredi 21 août, Élisabeth Borne a officialisé son intention de succéder à Stéphane Séjourné en tant que secrétaire général de Renaissance. "Je veux mettre mon expérience au service de ce travail, avec humilité et beaucoup de collégialité : donc, oui, je suis candidate à la direction de Renaissance", a-t-elle déclaré. Son objectif est clair : "rassembler de façon très large", car il est "vital" pour elle de "préserver l'unité de ce parti."

Le parti présidentiel, affaibli depuis la dissolution de l'Assemblée nationale et en proie à des divisions internes, se trouve à un tournant critique. La perspective de l'élection du nouveau secrétaire général lors d'un congrès qui doit se tenir avant la fin de novembre revêt une importance particulière pour l'avenir du mouvement macroniste, d'autant plus qu'Emmanuel Macron ne pourra pas se représenter à la présidentielle de 2027.

Élisabeth Borne a également souligné que Renaissance "n’a pas vocation à être une chapelle ou une écurie présidentielle." Selon elle, le parti doit avant tout se concentrer sur "la réflexion de fond et la mobilisation militante", plutôt que de servir d'instrument uniquement au service des ambitions présidentielles.

En évoquant la récente élection de Gabriel Attal à la tête du groupe Renaissance à l'Assemblée nationale, elle a estimé qu'il serait peu probable qu'il se porte également candidat pour diriger le parti. "Traditionnellement, il n’est pas d’usage d’être président de groupe en même temps que l’on dirige le parti," a-t-elle rappelé, tout en soulignant l'importance de son rôle actuel. "On a besoin de son énergie et de son talent. (…) Je pense donc qu’il souhaite continuer à diriger le groupe, plutôt que de devenir secrétaire général du parti, ce qui l’amènerait à quitter le groupe", a-t-elle expliqué.

Concernant les défis futurs de Renaissance, Élisabeth Borne a exprimé son souhait de remédier au manque d'implantation locale du parti, en particulier en vue des élections municipales de 2026. Elle a aussi minimisé les potentielles rivalités avec d'autres figures du mouvement, notamment Gérald Darmanin, l'actuel ministre de l'Intérieur, en déclarant qu'elle assisterait à sa rentrée politique à Tourcoing le 15 septembre.

Au sujet de la situation politique actuelle, Borne a souligné la complexité de l'Assemblée nationale depuis les dernières élections législatives, où "personne ne va appliquer son programme." Selon elle, il est impératif de nommer un Premier ministre capable de fédérer et non de diviser. "Il faut nommer un Premier ministre qui ne rassemble pas contre lui, dès sa nomination, 289 députés qui voteraient une motion de censure", a-t-elle affirmé. Pour cela, elle appelle à un rassemblement large, incluant "la gauche progressiste – c’est-à-dire ceux qui au PS rejettent l’outrance de LFI –, le bloc central [Renaissance, Horizons, MoDem], le groupe LIOT et la droite républicaine."

Elle a conclu en se félicitant de l'initiative du Président français, Emmanuel Macron, qui a convoqué une série d'échanges à l'Élysée avec les chefs de partis et de groupes parlementaires, les 23 et 26 août courant, en vue de nommer un nouveau Premier ministre capable de porter un projet de compromis.

Pour rappel, le Nouveau front populaire (NFP) a réitéré, vendredi dernier, son appel au Président français Emmanuel Macron pour qu'il nomme Lucie Castets en tant que Première ministre.

Cet appel de la gauche à nommer Lucie Castets à la tête du Gouvernement français intervient dans un contexte politique tendu, où les élections législatives (30 juin et 7 juillet) ont mis en évidence une fragmentation du paysage politique français.

La coalition du NFP (gauche) réunit le plus grand nombre de sièges à l'Assemblée nationale, avec 72 députés LFI (La France Insoumise), 66 députés socialistes et apparentés, 38 députés pour le groupe Écologiste et social, 17 députés GDR (Gauche démocrate et républicaine), soit un total de 193 sièges.

La coalition présidentielle se positionne en deuxième force politique de l’Assemblée nationale avec 99 députés Ensemble pour la République, 36 députés Les Démocrates, 31 députés Horizons & Indépendants, soit un total de 166 sièges.

Le RN et ses alliés, pourtant largement vainqueurs du premier tour des législatives, arrivent en troisième position avec 126 députés affiliés au groupe RN et 16 députés du groupe À Droite, présidé par Éric Ciotti, soit un total de 142 sièges.

Les centristes du groupe Libertés, Indépendants, Outre-mer et Territoires (Liot) occupent 21 sièges, tandis que la Droite républicaine recense 47 sièges. Huit députés ont, par ailleurs, choisi de ne rejoindre aucun groupe et sont non-inscrits.


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