AA / Genève/ Peter Kenny

L’UNRWA, l'agence des Nations Unies chargée de la distribution l'aide dans la Bande de Gaza, a réitéré, vendredi, que si son travail à Gaza était perturbé, le cessez-le-feu entre le Hamas et Israël serait compromis.

L'interdiction imposée par Israël à l'Office de secours et de travaux des Nations unies pour les réfugiés de Palestine dans le Proche-Orient (UNRWA) est entrée en vigueur jeudi, mais le gouvernement n'en a pas informé l'ONU, a déclaré Juliette Touma, directrice de la communication de l'UNRWA, depuis Amman, lors d'une conférence de presse de l'ONU tenue à Genève.

Elle a indiqué que depuis le 19 janvier, date d’entrée en vigueur du cessez-le-feu entre Israël et le Hamas, l'Office a acheminé 60 % de l'ensemble des fournitures d'aide destinées à Gaza et que ses équipes continuent de les distribuer.

« Il ne s'agit donc pas seulement d'acheminer les camions, mais aussi d'atteindre (les personnes) et de distribuer l'aide », a déclaré Touma.

Elle a ajouté que l'UNRWA était également en mesure de le faire dans le nord de la Bande de Gaza, où, selon ses estimations, des centaines de milliers de personnes sont rentrées chez elles.

« Si le travail de l'UNRWA est interrompu, si l'UNRWA n'est pas autorisé à continuer à apporter et à distribuer des approvisionnements, alors le sort de ce cessez-le-feu très fragile sera compromis et mis en péril », a déclaré Touma, décrivant la guerre à Gaza comme « un véritable calvaire ».

Le personnel de l'UNRWA n'a pas été protégé et 270 d'entre eux ont été tués, certains dans l'exercice de leurs fonctions, a déclaré la responsable onusienne.

« Nous avons constaté que les deux tiers de nos bâtiments ont été touchés pendant la guerre. Nous avions des abris pour les familles déplacées, mais aussi des entrepôts. Des convois ont été visés à Gaza, la sécurité n'était donc pas assurée », a poursuivi Touma.

Elle a ajouté que l'agence a répété plus d'une fois depuis le début de la guerre, le 7 octobre 2023, que Gaza n'était pas sûre et qu'aucun endroit n'était sûr, y compris pour les travailleurs humanitaires.

• Diminution de la violence

« Maintenant, avec le cessez-le-feu, nous avons bien sûr constaté une forte diminution de la violence, et c'est particulièrement fantastique pour la population de Gaza », a déclaré la directrice de la communication de l'UNRWA.

Lors de la même conférence de presse, le Dr Rik Peeperkorn, représentant de l'Organisation mondiale de la Santé (OMS) dans les territoires palestiniens occupés, a souligné que les besoins en matière de Santé à Gaza sont immenses et que seuls 18 des 36 hôpitaux sont « partiellement fonctionnels », de même que 57 des 142 dispensaires de soins de santé de base.

« Le cessez-le-feu nous permet d'augmenter l'aide. Depuis le début du cessez-le-feu, l'OMS a réceptionné 62 camions », a déclaré Peeperkorn, ajoutant : « Au cours des deux prochains jours, 22 camions supplémentaires devraient arriver. L'OMS a acheminé des fournitures permettant de répondre aux besoins sanitaires de 1,6 million de personnes à partir des stocks existants dans la Bande de Gaza. »

Il a noté que l'afflux vers le nord, depuis le cessez-le-feu, a augmenté les besoins en matière de santé.

Peppercorn a déclaré que depuis le 27 janvier, plus de 423 000 personnes ont traversé vers le nord de la Bande de Gaza.

Il a expliqué qu'il n'y a actuellement que 10 hôpitaux partiellement fonctionnels dans la ville de Gaza et un dans le nord du territoire.

Le responsable de l'OMS a indiqué que les évacuations médicales devaient reprendre de toute urgence.

« Actuellement, 12 000 à 14 000 personnes ont besoin d'une évacuation médicale. Au moins 2 500 enfants ont besoin d'une évacuation médicale urgente. D'après les derniers rapports, la première évacuation médicale depuis le cessez-le-feu est attendue demain via Rafah », a déclaré Peeperkorn.

*Traduit de l’Anglais par Mourad Belhaj