Politique

Algérie : Les autorités se penchent sur les causes des violences dans les stades pour «sévir»

-Le ministère algérien de l’Intérieur a décidé d’installer une commission d’enquête pour déterminer les causes des violences qui ont émaillé certains stades de football ces derniers jours.

Nadia Chahed  | 17.04.2018 - Mıse À Jour : 17.04.2018
Algérie : Les autorités se penchent sur les causes des violences dans les stades pour «sévir»

Algeria

AA/Alger/ Tarik Zaidi

Le ministère algérien de l’Intérieur a décidé d’installer une commission d’enquête pour déterminer les causes des violences qui ont émaillé certains stades de football ces derniers jours.

«Suite aux événements tragiques survenus récemment dans les stades de football, notamment durant les deux derniers matchs disputés aux stades de Chahid Hamlaoui de Constantine (Est) et Chahid Ahmed Zabana d'Oran (Ouest), il a été décidé de l'installation d'une commission d'enquête chargée d'examiner les causes de ces dérapages dangereux, de définir les responsabilités et de prendre des mesures et des décisions fermes en vue d'en finir avec ce phénomène étranger à notre société », a annoncé le ministère dans un communiqué publié lundi.

Vendredi dernier, de graves dérapages ont émaillé la rencontre comptant pour les demi-finales de la coupe d’Algérie, disputée à Constantine, entre la JSKabylie et le MC Alger (victoire de la JSK aux T.A.B 5-4 après match nul 0-0).

La fédération algérienne de football (FAF) avait décidé de délocaliser le match à Constantine en raison de la non-homologation du stade de Tizi-Ouzou (celui de la JSK) pour abriter le match.

Comme le stipule la réglementation, le premier tiré au sort reçoit son adversaire dans son stade, faute de quoi il choisit lui-même le stade.

Cette rencontre a été émaillée de violences, d’échauffourées entre les supporters des deux galeries et avec la police ainsi que de jets de pierres.

Pas moins de 104 personnes ont été blessées, selon un responsable d’un hôpital de Constantine cité par l’agence officielle, APS.

«Prés de 2000 supporters du MCA ont envahi le stade dans la matinée de cette rencontre et saccagé sept des portes du complexe et ont même abîmé des tuyauteries et des conduites d’eau avant que la situation ne soit maîtrisée », a indiqué, pour sa part, à l’APS, Boubakeur Zertal, directeur du stade.

Il a ajouté que, durant le match, «des supporters du MCA ont endommagé des gradins et jeté les débris sur la pelouse du stade».

De son côté, le commissaire divisionnaire, chargé du service de la sécurité publique à la sûreté de wilaya, Mourad Boudersa, a déclaré, selon la même source, que 32 policiers avaient été blessés parmi les 5000 mobilisés pour la sécurisation du match.

Il a ajouté que ses services ont également procédé à des arrestations.

Des scènes similaires de violences ont également marqué un autre match comptant pour la mise à jour de championnat entre le CRBelouizdad et le MCOran disputé dans le stade de ce dernier. Des supporters ont, en effet, envahi le stade après la défaite de leur équipe.

Des supporters oranais ont envahi la pelouse, après que des projectiles ont fusé à partir des tribunes, ce qui a contraint l’arbitre de la rencontre à interrompre la partie.

Dans un communiqué publié lundi sur son site internet, la FAF, très critiquée par les médias pour son choix du stade, a rappelé «aux fauteurs de trouble qu’elle usera de tout son poids, et avec l’aide des autorités et de tous les acteurs concernés, de près ou de loin, par la gestion et l’organisation des rencontres de football, pour les combattre et les chasser de nos stades qui doivent être des lieux de fête (…)»

Tout en critiquant le comportement « irresponsable » de certains dirigeants et acteurs du football, la FAF a assuré qu’elle « n’hésitera pas aucune seconde à asseoir son autorité en déployant tous les moyens en sa possession pour que de tels incidents ne se reproduisent plus (…)».

«S’agissant des deux rencontres JSK-MCA et MCO-CRB, la FAF prendra, sur la base des rapports des délégués et des services de sécurité, les sanctions réglementaires les plus appropriées », conclut le texte.
Ce n’est pas la première fois que les stades de football sont le théâtre de violence.

Récemment, le stade de Skikda (Est) a connu des scènes similaires au cours d’un match de ligue II.

Mais cette violence a connu son paroxysme lorsqu’en août 2014, un joueur camerounais, Albert Ebossé, avant centre de la JSK a été tué par un projectile lancé depuis les tribunes.

En dépit d’une grande campagne de sensibilisation lancée par les autorités et la police, cette violence n’a pas été endiguée.
Mais selon des spécialistes, elle reflète la mal-vie des jeunes, lesquels constituent l’essentiel de la frange qui assistent dans les stades aux matchs de football.

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