Politique

Condamnations palestiniennes du procès d'Ahed Tamimi

Qays Abu Samra  | 22.03.2018 - Mıse À Jour : 23.03.2018
Condamnations palestiniennes du procès d'Ahed Tamimi

Ramallah

AA/Ramallah/Qays Abu Samra

Des palestiniens ont dénoncé, jeudi, le jugement israélien émis contre l’adolescente palestinienne Ahed al-Tamimi (17 ans) et sa mère Nariman.

Un tribunal militaire israélien avait condamné, mercredi, Tamimi de 8 mois de prison ferme pour avoir attaqué un soldat israélien et entravé ses fonctions, suivant un accord conclu entre le Parquet militaire israélien et le comité de défense d'Ahed Tamimi.

La décision du tribunal implique 8 mois de prison supplémentaires contre l’adolescente avec « suspension de l’exécution », en plus d’une caution estimée à 1500 dollars.

Le même tribunal a condamné la mère d’Ahed al-Tamimi à 8 mois de prison et lui a imposée une caution de 6 mille shekels (près de 1700 dollars), pour la même accusation que sa fille.

Pour sa part, Bassem al-Tamimi, père d’Ahed, a déclaré à Anadolu que « cette décision est refusée », ajoutant que « l’Occupation israélienne est illégale et tout ce qui en ressort est illégal ».

Il a souligné, d’autre part, que « les tribunaux israéliens sont fictifs et ont été créés pour combattre la volonté et la persévérance du peuple palestinien ».

Bassem al-Tamimi a considéré le jugement comme étant injuste, poursuivant qu’« Israël se considère au-dessus de la loi et adapte ses lois et sa Justice sur une base politique ».

Le directeur de Défense des Enfants International (DEI) Section de Palestine, Khaled Kezmar, a indiqué qu’il existe une escalade des violations israéliennes à l’encontre des enfants palestiniens.

Il a précisé, dans une déclaration accordée à Anadolu, que près de 500 enfants palestiniens sont jugés, chaque année, devant les tribunaux israéliens, les qualifiant de « tribunaux fictifs ».

Kezmar a ajouté que « l’arrestation et le procès de l’adolescente Tamimi résultent d’une incitation sécuritaire, militaire et populaire israélienne, qui vise à satisfaire les israéliens de l’extrême droite et à remonter le moral de l’armée israélienne ».

Et Kezmar de poursuivre que « c’est un jugement illégal » et qu’il « fallait plutôt arrêter le soldat qui s’est introduit dans la maison de Tamimi ».

Selon Khaled Kezmar, le procès de l'enfant Tamimi constitue un échantillon de ce qui est commis à l’encontre des enfants palestiniens et « a dévoilé le système judiciaire israélien ».

D’autre part, le membre du comité exécutif de l’Organisation de libération de la Palestine (OLP), Wassel Abu Youssef, a indiqué que « le procès d’Ahed est une tentative d’empêcher le peuple palestinien d’exercer son droit à la résistance ».

« Ahed n’a fait qu’exercer son droit légitime de défendre sa maison contre les soldats qui l’ont attaquée », a ajouté Abu Youssef.

Il a mis l’accent, d’un autre côté, sur la nécessité d’appliquer la décision du Conseil central palestinien, relevant de l’OLP, qui prévoit de transmettre les dossiers relatifs aux crimes israéliens à la Cour pénale internationale.

«Tamimi a dévoilé les défauts du Parquet et de la Justice israélienne », a également indiqué Abu Youssef.

Le 19 décembre 2017, les forces israéliennes ont arrêté Ahed, sa mère et sa cousine après l'apparition sur les réseaux sociaux d'un clip vidéo les montrant en train de pourchasser deux soldats israéliens de la cour de leur maison, dans le village de Nabi Saleh, dans le centre de la Cisjordanie occupée.

Le nombre de prisonniers palestiniens dans les établissements pénitentiaires s israéliens est d'environ 6 500 détenus, dont 350 enfants, selon les statistiques officielles palestiniennes.

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