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Cavusoglu: "Le retrait du PYD/YPG de Manbij ne sera pas suffisant"

- "Pour l'instant nous sommes, avec Washington, sur la même longueur d'onde. Les Américains aussi ont des propositions. Mais allons-nous nous contenter de Manbij ? Non.", a notamment déclaré le Ministre turc des Affaires Etrangères.

Zuhal Demirci, Meltem Bulur, Nazlı Yüzbaşıoğlu, Tuncay Çakmak  | 21.03.2018 - Mıse À Jour : 21.03.2018
Cavusoglu: "Le retrait du PYD/YPG de Manbij ne sera pas suffisant"

Ankara

AA - Ankara - Tuncay Çakmak

Le ministre turc des Affaires Etrangères, Mevlut Cavusoglu, a déclaré que la Turquie ne se contentera pas d’un accord avec les Etats-Unis qui ne concernerait que la ville de Manbij en Syrie.

Le Chef de la diplomatie turque a tenu, mercredi, une conférence de presse conjointe avec son homologue du Lesotho, Lesega Makgothi, en visite officielle à Ankara.

Le ministre s’est félicité du développement des relations bilatérales entre Ankara et Maseru.

Après s’être exprimé sur l’importance donnée par la politique étrangère turque à l’Afrique, rappelant que son pays compte désormais 41 ambassades sur ce continent, et la volonté d’atteindre le total de 50 ambassades dans les prochaines années, dont une au Lesotho, Mevlut Cavusoglu a répondu aux questions des journalistes.

Il a été interrogé sur la discussion téléphonique qu’il a eu mardi avec Rex Tillerson, actuel Secrétaire d’Etat américain, limogé par Donald Trump, et dont la fonction prendra officiellement fin le 31 mars.

Il a expliqué qu’il a pour habitude d’appeler ses homologues qui arrivent en fin de mandat afin de les remercier pour la coopération effectuée alors qu’ils étaient en fonction.

"Nous avons travaillé avec Tillerson alors que nos relations traversaient une étape critique et que nos attentes n’étaient pas prises en compte. Nous avons souvent eu des désaccords, naturellement. Mais parfois, travailler dans des conditions difficiles peut renforcer les liens avec une personne. Sa dernière visite à Ankara a renforcé ce lien. Je l’ai remercié et lui ai souhaité du succès pour la suite", a-t-il expliqué.

Cavusoglu a ajouté que les deux hommes ont eu, lors de cet entretien, d’évoquer les sujets sur lesquels les deux pays travaillaient.

"Il m’a assuré qu’il suivrait, à distance, l’avancement de ces dossiers", a-t-il dit.

A une question sur l’existence ou non d’un accord avec Washington sur le retrait de l’organisation terroriste PYD/YPG de l’ouest de l’Euphrate en Syrie, le ministre turc a voulu éclaircir un point sur ses précédentes déclarations.

"Nous avons parlé d’une approche commune. Il s’agit de stabiliser la Syrie, Manbij et l’Est de l’Euphrate. Nous allons le faire avec les Etats-Unis. Nous en avons parlé lors de la visite de Tillerson à Ankara. Nous n’avons pas dit que nous avions un accord, mais que nous étions sur la même longueur d’onde", a-t-il expliqué.

"Nous avons décidé de créer 3 groupes de travail avec les Etats-Unis, dont l’un traitera de la Syrie, avec Manbij comme priorité. Le YPG doit d’abord se retirer. Qui assurera ensuite la gestion des villes libérées ? Nous allons discuter ensemble de ces sujets", a-t-il dit.

Rappelant que si le président américain n’avait pas décidé de limoger Tillerson, une autre rencontre devait avoir lieu le 19 mars.

"Si nous avions pu définir notre feuille de route à ce moment-là, nous aurions déjà un accord, a-t-il poursuivi. Si nous trouvons un consensus (avec les Etats-Unis) pour la feuille de route, alors nous pourrons dire que nous avons un accord. Pour l'instant nous sommes sur la même longueur d'onde. Les Américains aussi ont des propositions. Mais allons-nous nous contenter de Manbij ? Non. Après Manbij, ce sera le tour des autres villes, pas seulement Manbij et le retrait du YPG de Manbij ne sera pas suffisant."

Pour conclure, Mevlut Cavusoglu a voulu souligner que l’objectif de la Turquie n’est absolument pas de déloger les Kurdes des villes où ils vivent, mais de les libérer de la présence de l’organisation terroriste PYD/YPG/PKK.

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