Afrique

Centrafrique: Deux musulmans civils lynchés à Paoua (Nord-Ouest)

Une troisième personne, une femme, a été atteinte d’une balle perdue et a succombé à ses blessures

Lassaad Ben Ahmed  | 25.01.2018 - Mıse À Jour : 25.01.2018
Centrafrique: Deux musulmans civils lynchés à Paoua (Nord-Ouest)

Central African Republic

AA / Bangui / Krock Sylvestre

Deux peulhs centrafricains de confession musulmane ont été mortellement lynchés, à Paoua (nord-ouest) a fait savoir Lucien Mbaïgoto, député de Paoua, interrogé jeudi par Anadolu.

Le député centrafricain s’est exprimé à l’occasion d’un entretien téléphonique avec Anadolu sur les récents développements du soulèvement populaire survenu ces derniers jours à Paoua.

Ledit soulèvement est intervenu suite à l’expiration d’un ultimatum de 48 heures donné par la mission onusienne en république centrafricaine (Minusca) le 16 janvier aux groupes armés responsables de violences dans cette région.

Le ratissage de la Minusca, suite à l’expiration de l’ultimatum, s’est soldé par l’arrestation de 18 combattants du Mouvement national de libération de la Centrafrique (MNLC) de Mahamat Bahar.

Et c’est l’acheminement de ces prisonniers vers la base locale de la Minusca qui a déclenché le soulèvement populaire.

La population voulait, coûte que coûte, lyncher ces 18 personnes. Envahie à sa base, la Minusca a dû tirer en l’air pour disperser les manifestants.

«C’est quand la population a aperçu les 18 combattants dans le véhicule de la Minusca qu’elle s’est soulevée voulant à tout prix les massacrer. Par contre, les deux peulhs qui en ont fait les frais sont des civils isolés», a expliqué le député de Paoua.

Il a également affirmé : «J’ai aussi appris qu’il y a un troisième cas de décès d’une femme atteinte d’une balle perdue et qui a succombé tard dans la nuit».

Pour rappel, la Minusca avait lancé le 12 janvier l’opération « Mbaranda », afin de repousser les groupes armés actifs dans la région.

Le porte-parole militaire Lieutenant-colonel Côme Ndayiragiye a précisé, dans un communiqué diffusé par la Minusca que «l’opération a été menée par le contingent camerounais» et «bénéficié du soutien des forces spéciales bangladaises stationnées à Bangui et du contingent bangladais présents dans la partie ouest de la Centrafrique. Des moyens aériens ont été également utilisés».

Pour sa part, le porte-parole de la Minusca, Vladimir Monteiro a précisé, jeudi, aux médias que «l’opération des contingents camerounais et bangladais consiste à garder les prisonniers puis de les remettre aux autorités judiciaires du pays.»

Depuis quelques mois, la violence a regagné la république centrafricaine. Les musulmans sont particulièrement visés. Deux attentats avaient ciblé deux mosquées les 12 et 18 octobre 2017 à Kembé et Pombolo, faisant au moins 150 morts.

Le 15 novembre 2017, le Conseil de sécurité de l'ONU a décidé de renforcer la mission de la Minusca de 900 hommes supplémentaires, afin d'augmenter sa réactivité en matière de protection des civils et de réinstauration de la paix.

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