Libye: Un accord de paix signé à Skhirat
L’accord stipule que Fayez al-Sarraj dirigera le gouvernement d’union nationale, à Tripoli, le pouvoir législatif ira au Parlement de Tobrouk, et le Congrès national général formera un Haut Conseil d'Etat (participant du dialogue inter-libyen)

Rabat
AA/ Skhirat (Maroc)/ Khalid Mejdoub
Les protagonistes libyens ont signé un accord de paix final, jeudi, dans la ville de Skhirat, au Maroc, selon le correspondant d’Anadolu.
L'accord a été signé par les délégations du Congrès national général (Tripoli), du Parlement Tobrouk (Est) , et des députés ayant boycotté les sessions de ce dernier, ainsi que par la délégation des indépendants.
La cérémonie de la signature a été marquée par la présence de l'émissaire de l'ONU pour la Libye, Martin Kobler, du ministre marocain des Affaires étrangères, Salaheddine Mezouar, et de ses homologues turc, Mevlüt Çavuşoğlu, tunisien, Taieb Baccouche, Qatari, Khalid bin Mohamed al-Attiyah, italien, Paolo Gentiloni et espagnol, José Manuel García-Margallo.
Naima Mohammed, participant au dialogue libyen relevant des indépendants, a déclaré à Anadolu que l’accord stipule que Fayez el-Sarraj sera le chef du gouvernement d’union nationale, et dirigera le Conseil présidentiel qui comprendra cinq autres membres représentant toutes les parties libyennes, soulignant que trois ministres de haut rang seront chargés de nommer les ministres restants, dans un délai d’un mois, à compter de ce jour.
Elle a ajouté que l'accord stipule également que le gouvernement siègera à Tripoli, et que le pouvoir législatif sera représenté par le Parlement de Tobrouk, à l'est du pays.
Quant au Congrès national général de Tripoli, il formera un Haut Conseil d'Etat, a affirmé Naima Mohamed, soulignant qu’il s’agira d’un conseil consultatif auprès du gouvernement, qui siègera pour une période d’une année, susceptible d’être prolongée. La membre du dialogue a souligné que le gouvernement est dans l'obligation de présenter le projet d’une nouvelle constitution et de le soumettre à un référendum.
L'émissaire de l'ONU, a déclaré, dans une allocution prononcée avant la signature de l’accord: «La communauté internationale continuera à soutenir la Libye, et les négociations pour faire régner la paix dans ce pays», appelant tous les protagonistes libyens à faire preuve de souplesse pour surmonter les différends.
«Les Libyens ont placé leurs espoirs dans le gouvernement d'unité nationale qui se traduira par cet accord, en particulier dans le contexte marqué par les défis sécuritaires que doit relever le pays, et par la guerre contre Daech» a-t-il ajouté.
Il a souligné que le gouvernement d'unité nationale va commencer son travail aujourd'hui, adressant ses remerciements au Maroc pour avoir accueilli le dialogue.
Pour sa part, le Président de la délégation du Parlement de Tobrouk, Mohammed Ali Chouaib, a déclaré dans son discours: «Après une période de peur et d'incertitude entourant le dialogue, nous vivons maintenant ce moment historique».
Chouaib a souligné «la nécessité de sortir de la crise par le dialogue», en exprimant ses remerciements à tous ceux qui ont contribué au succès du dialogue libyen.
Il a, par ailleurs, appelé à «lutter contre le terrorisme, et à œuvrer pour réaliser la démocratie, en particulier après que le pays soit entré dans une nouvelle phase, grâce à l’accord entre les protagonistes» qui reflète, selon lui, un «consensus national».
Pour sa part, Saleh al-Makhzoum, le deuxième vice-président du Congrès national général (CNG), a déclaré que son pays a connu des périodes difficiles, l’année écoulée, soulignant que «le dédoublement des institutions représentatives à lésé les citoyens».
«Aucune personne saine d'esprit ne peut être satisfaite de ce qui se passe en Libye, en particulier depuis la recrudescence du terrorisme» a-t-il ajouté.
Il a appelé à «tourner la page du passé pour parvenir à la réconciliation» qualifiant l’issue du dialogue d'«étape historique». «L'histoire témoignera de cet accord» a-t-il martelé, appelant l'Organisation des Nations Unies et la communauté internationale à continuer à soutenir la Libye.
De son côté, le ministre turc des Affaires étrangères, a déclaré que son pays soutient les efforts de paix en Libye, affirmant que l'accord «reflète les aspirations légitimes pour une Libye unie».
«Cet accord est le résultat de la sagesse et du courage» a-t-il affirmé, appelant ceux qui ne l'ont pas signé à reconsidérer la question et à adhérer à cet accord.
Malgré la présence d'une délégation du Congrès national général, dirigée par Saleh al-Makhzoum, le CNG a publié, mercredi soir, un communiqué, dans lequel il a affirmé qu’il «ne chargera aucun de ses membres, à participer ou à signer lors de la réunion qui devrait se tenir à Skhirat».
A noter que plusieurs membres du Parlement de Tobrouk (Est), dont son président, Aqila Saleh, refusent, également, de signer l’accord.
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