AA / Johannesburg (Afrique du Sud) / Hassan Issilo
Des milliers d’enseignants ont démissionné en Afrique du Sud, dont quatorze mille instituteurs rien qu’en 2014, selon les estimations des syndicats d’enseignants, qui expliquent cette vague de démissions par l'insuffisance des salaires et les rumeurs sur des réformes gouvernementales du système des primes de retraite.
«L’année dernière, nous avons perdu 14 mille enseignants, dont 4 mille rien qu’en novembre dernier», a déclaré à Anadolu Basil Manuel, président de l’organisation nationale pour les enseignants professionnels en Afrique du Sud (deuxième plus grand syndicat de l’enseignement).
Manuel a affirmé que «c’est une véritable crise» expliquant que le nombre d’enseignants démissionnaires a dépassé le nombre de ceux fraichement dîplomés.
«Près de 12 mille enseignants ont obtenus leurs diplômes en 2014 et il faut quatre ans pour les former», a-t-il ajouté.
Le responsable sud-africain a indiqué que près de 340 mille enseignants reçoivent des salaires de l’Etat.
«Plusieurs instituteurs ont démissionné en 2014 à cause de rumeurs qui circulent sur l’éventualité qu’ils perdent leurs primes de retraite, selon des rapports sur la réforme du système des pensions de retraite. La dégradation des conditions générales du travail a également contribué à cette crise.», a expliqué Manuel.
«Au cours de sa première année de travail, l’instituteur gagne près de 1300 dollars par mois, celui qui a de l'expérience est payé près de 1600 dollars», a expliqué le responsable, soulignant que les employés expérimentés dans d’autres professions sont payés le double dela somme perçue par l’enseignant.
En 2013, le Président de l’Afrique du Sud, Jacob Zuma, a nommé un comité présidentiel chargé de revoir les salaires des employés du secteur public et d’étudier les moyens de les augmenter et d’améliorer les conditions de travail, notamment pour l'enseignement.
Le porte-parole de l’Union démocratique des enseignants d'Afrique du Sud (SADTU), Nomusa Cembi, a affirmé: «La plupart des enseignants ont démissionné à cause de la rumeur qui dit que s’ils ne recevaient pas leurs pensions de retraite avant mars, elles seront baissées».
De leur côté, les responsables du ministère sud-africain de l’éducation minimisent le «problème» assurant, dans des déclarations faites à Anadolu que «la plupart des démissionnaires continuent à travailler en tant qu’enseignants temporaires».
«Le nombre de ceux qui reviennent à la profession est grandissant et selon les dernières statistiques à notre disposition, cinq mille personnes souhaiteraient reprendre l’enseignement», explique le porte-parole du ministère de l’éducation, Elijah Mhlanga, dans une déclaration écrite à Anadolu.