Egypte: Hospitalisation de l’activiste emprisonné en grève de la faim Mohamed Sultan
"Sultan, détenu depuis août 2013 sans procès, a été transféré à l’hôpital suite à une hémorragie interne touchant plus d’un organe" (Famille)
AA/Le Caire (Egypte)/ Hussein Qabani
L’activiste américano-égyptien emprisonné Mohamed Sultan, en grève de la faim depuis 253 jours, a été transféré dans un hôpital public de l’ouest du Caire après avoir souffert d’une hémorragie interne, a annoncé, mardi soir, sa famille.
« [Sultan] a été transféré à l’hôpital d’al-Manial suite à la détérioration de son état de santé après une hémorragie interne touchant plus d’un organe » a révélé, mardi soir, la famille de Sultan sur son compte Facebook.
Une source médicale bien informée a déclaré à l’Agence Anadolu (AA) que l’activiste, âgé de 26 ans, avait été admis, mardi soir vers 20h (heure locale), au service des prisonniers de l’hôpital d’al-Manial.
Sultan passe actuellement en jugement, ainsi que cinquante-et-un autres membres des Frères musulmans, sur des charges de « violences ».
Lors d’une audience récente au tribunal, l’avocat de Sultan a demandé au juge de libérer son client en citant la « dégradation de l'état de santé » de Sultan.
Le juge a cependant décidé de garder en détention l’activiste de double nationalité américaine et égyptienne, reportant le procès pour le 11 octobre.
La famille de Sultan a déclaré qu’il avait été admis deux fois déjà, durant le seul mois dernier, dans une unité hospitalière de soins intensifs pour prisonniers, après avoir souffert de multiples accidents vasculaires cérébraux (AVC) de moyenne gravité.
Le mois dernier, quatre-vingt-un activistes égyptiens se sont joints à Sultan pour mener une grève de la faim solidaire illimitée faisant partie d’une campagne intitulée « La bataille des estomacs vides », organisée pour protester contre leur détention prolongée sans procès.
Sultan avait été arrêté à son domicile, en août 2013, à la suite de la dispersion violente par les forces de police, de deux sit-ins de protestation organisés, dans Le Caire, par des partisans du président égyptien Mohamed Morsi, destitué par l’armée en juillet 2013.
Depuis la destitution de Morsi, à la suite de protestations de masse dans le pays, les autorités égyptiennes ont lancé une violente campagne de répression contre les partisans des Frères Musulmans.
Le gouvernement accuse l’organisation d'obédience islamique d’une série d’attentats à la bombe, visant principalement les forces de sécurité.
La Confrérie des Frères Musulmans – classée « organisation terroriste » par le gouvernement égyptien, en décembre 2013– dément, systématiquement, les accusations en se réclamant d’un «activisme pacifique ».