AA/Ramallah / Qays Abu Samra

Le président palestinien Mahmoud Abbas a déclaré mercredi qu'il compte sur le rôle de "l'Allemagne et de la France à travers l'Union européenne, en plus des États-Unis pour parvenir à une paix juste et durable dans la région".

C'est ce qui ressort de ses déclarations à la suite de sa rencontre avec le ministre allemand des Affaires étrangères, Sigmar Gabriel, à Ramallah en Cisjordanie. Le ministre allemand est arrivé en Palestine mercredi pour une visite de durée indéterminée.

Abbas a ajouté que la médiation pour la paix doit être multiple et composée du Quartet (la Russie, les Etats-Unis, l'Union européenne et les Nations Unies) et de quelques pays arabes et européens.

Il a noté que le processus politique passe actuellement par une "grave crise".

Le président palestinien a réitéré son engagement quant à la Solution à deux Etats pour l'établissement d'un Etat palestinien avec Jérusalem-Est comme capitale sur la base des frontières de 1967, afin que la Palestine et Israël puissent cohabiter dans la sécurité et la stabilité.

"Nous tenons à la culture de la paix en dépit des pressions que nous subissons, notamment la question de Jérusalem et celle du financement de l'UNRWA (Washington a réduit les financements accordés à l'organisation)", a affirmé Abbas.

Et Abbas de poursuivre : "Nous renouvelons notre engagement dans la lutte contre le terrorisme partout dans le monde".

Abbas a également salué le soutien économique et financier allemand au peuple palestinien.

Suite à l'annonce de la décision du président américain, Donald Trump, en décembre 2017, concernant la reconnaissance de Jérusalem comme capitale d'Israël et le transfert de l'ambassade de son pays à la ville occupée, le président palestinien avait annoncé qu'il n'acceptera aucune médiation des États-Unis dans le conflit israélo-palestinien.

Abbas a effectué récemment une visite en Europe pour rechercher une autre médiation en substitut à celle de Washington.

Le ministre allemand des Affaires étrangères, Sigmar Gabriel, a, de son côté, déclaré que «le processus politique au Moyen-Orient passe par une phase difficile et que la décision des États-Unis au sujet de Jérusalem a été prise en dehors des négociations de paix».

"Ceci nous donne l'impression que nous nous sommes écartés de tout ce qui a été convenu dans l'accord d'Oslo (1993)", a-t-il indiqué avant d'ajouter que "l'Allemagne est liée aux forces israéliennes qui appuient cet accord et à un engagement particulier dans la garantie de la subsistance de l'Etat d'Israël dans la paix et à l'intérieur de frontières sûres".

"Les Palestiniens ont aussi le droit de vivre dans un Etat sûr dans la paix et la stabilité, et les deux peuples veulent vivre en paix", a-t-il déclaré.

Le ministre allemand des Affaires étrangères a affirmé que «son pays soutient la solution à deux Etats pour assurer la paix dans la région et qu'il n'y a aucun autre choix pratique ou politique pour parvenir à la paix».

Il a également noté que «le statu quo de Jérusalem doit être négocié entre les deux parties et non imposé par un tiers», précisant que «ceci n'est pas uniquement la position de l'Allemagne, mais celle de tous les pays de l'Union européenne».

"Nous devons trouver un moyen pour revenir à la table des négociations (en suspens depuis avril 2014) et ceci nécessite une prédisposition américaine. Nous espérons donc que les Etats-Unis mettent une proposition sur la table sur la base de laquelle nous pouvons négocier", a souligné le ministre allemand des Affaires étrangères.