AA/ Ndjamena/ Abdoulaye Adoum
Longtemps demeuré discret ou absent de la scène politico-militaire, après la démission de Michel Djotodia en janvier 2014, le Général Noureddine Adam, véritable numéro deux de la Séléka, vient de regagner les troupes sur le terrain, au Nord de la Centrafrique, depuis une semaine, selon une source très proche du Général, dans une déclaration à Anadolu.
Selon cette même source, « Adam est allé rejoindre les troupes pour reprendre son bâton de pèlerin comme il a eu à le faire en 2013 avant la prise du pouvoir » avant de poursuivre en indiquant que « sa présence est attendue et renforcera également le moral des troupes ».
Interrogés sur cette absence prolongée auprès des troupes, les confidents du Général répondent « qu’il a été et est toujours en contact avec les officiers, et durant ces temps, il était en train de gérer certains dossiers très urgents de la Séléka ». Ils laissent entendre qu'il s'est déplacé dans plusieurs pays, dont le Tchad.
D’autres sources affirment que le congrès de N’délé, tenus dans cette ville du Nord centrafricain le 9 mai, qui a vu désigner un nouvel état major des désormais "Forces Républicaines", était à son initiative. C'est dans cette ville qu'Adam a vu le jour en 1970. Ce fils d'un imam de Bangui, de l'ethnie Rounga, s'expatrie au Soudan avant de fréquenter l’académie de police en Egypte et de suivre une formation de force spéciale d’élite en Israël. De 2003 à 2009, il séjourne aux Emirats Arabes Unis. Il est alors dans la garde rapprochée de l'Emir Zeyed Ibn Sultan Al Nayhan, avant de créer sa propre boîte de sécurité.
Son retour en Centrafrique, en 2009, s'effectue dans un contexte tendu, à la veille d'une seconde guerre civile et marqué, depuis la prise du pouvoir par François Bozizé, par des affrontements entre l'armée et les rebelles du Nord. Noureddine Adam intègre alors la Convention des patriotes pour la justice et la paix (CPJP), un mouvement rebelle dirigé par Charles Massi, auquel il succèdera après sa disparition en janvier 2010, pour être, en août 2012, avec la Convention patriotique du salut du Kodro (CPSK) de Mohamed Moussa Dhaffane, lUnion des Forces Républicaines (UFR) de Florian N’Djadder et l'Union des forces démocratiques pour le rassemblement (UFDR) de Michel Djotodia l'un des fondateurs de la Seleka dont Adam deviendra le numéro deux après Michel Djotodia. Adam sera, ensuite, l'un des signataires des accords de paix de Libreville du 11 janvier 2013 négocié avec François Bozizé avant de contribuer, de façon déterminante, à l'éviction de celui-ci, qui fuit au Cameroun voisin, le 24 mars 2013.
Dans le nouveau Gouvernement composé en mars 2013, Noureddine Adam est alors ministre d'État chargé de la Sécurité Publique, de l'Émigration-Immigration et de l'Ordre public, ce qui le consacre, de facto, comme véritable numério 3 du nouveau régime.
Après la démission de Michel Djotodia, officialisée le 10 janvier 2014 à Ndjamena, et le déclenchement de la troisième guerre civile centrafricaine, qui verra s'affronter les membres de la coalition Seleka, dissoute depuis septembre 2013, et les miliciens à majorité chrétienne des anti-balaka, le Général Noureddine Adam prend ses distances avec la scène politique et ses apparitions deviennent de plus en plus rares et discrètes, jusqu'au lendemain du Congrès de Ndélé.
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