Tunisie : Des centaines de « cellules terroristes » démantelées en 2017
Plus de 29.000 personnes ont été empêchées de rejoindre les foyers de tension.
Tunis
AA/Tunis/Bouazza Ben Bouazza
Le ministre tunisien de l’intérieur, Lotfi Brahem, a dressé, lundi, un bilan chiffré des opérations menées par les forces de sécurité durant l’année 2017, faisant état du démantèlement de centaines de cellules terroristes.
Lors de son audition par la commission de la sécurité et de la défense de l’assemblée des représentants du peuple (ARP/parlement), le ministre a précisé qu'au total, 188 cellules terroristes, 47 cellules d’envoi vers les foyers de tension, six cellules armées et 124 autres en charge de l’embrigadement ont été démantelées,
Au cours de la même année, les autorités ont interdit de voyage plus de 29.000 individus suspectés d’aller rejoindre les foyers de combat.
Les unités sécuritaires ont, en outre, mené 22.000 opérations ciblant les domiciles de présumés terroristes, notant que 1.590 affaires sont en cours contre des suspects, tandis que 1.456 éléments sont maintenus en détention.
Lotfi Brahem a déclaré que tous les terroristes éliminés en 2017 sont des dirigeants d’Al Qaïda au Maghreb islamique (AQMI) et d’autres organisations terroristes.
Ces dernières semaines, le ministère de l’intérieur a fait état de plusieurs « terroristes dangereux » abattus dans les monts de Semmama, de la région de Kasserine, frontalière avec l’Algérie.
Parmi eux figuraient deux Algériens à la tête de la Phalange Okba Ibnou Nafaa, filiale tunisienne de l’AQMI.
Evoquant les derniers troubles qui ont secoué le pays, en marge des manifestations contre la hausse des prix, le ministre a énuméré une quarantaine d’arrestations de "takfiristes"(extrémistes religieux) impliqués dans des actes de pillage et d’incendie.
Selon lui, les prévenus ont avoué avoir reçu des instructions de dirigeants daechiens et d’AQMI pour semer l’anarchie sur la voie publique et d’exploiter le chaos pour permettre l’infiltration de terroristes dans les montagnes.
« Des appels de ces organisations ont été interceptés par les services de l’institution militaire concernant ces mouvements, en coopération avec des institutions homologues », a-t-il encore précisé, en allusion à la coordination sécuritaire étroite établie avec l’Algérie.
Dans l'ensemble, les forces de l'ordre ont arrêté 1226 personnes au cours de ces troubles dont 795 ont été maintenus en détention. 36% d'entre eux sont âgés entre 15 et 20 ans et 46% entre 21 et 30 ans.
"Ces individus ont été arrêtés pour les actes commis et non pas pour leur appartenance politique", a-t-il souligné.