Erdogan: L'UE doit prendre une décision définitive concernant les négociations d'adhésion"
"Je vais me concentrer sur l'Afrique et je vais profiter de l'hiver pour me rendre dans les pays africains accompagné de nos hommes d’affaires", a annoncé le président turc.

Istanbul
AA - Istanbul (Turquie) - Tuncay Çakmak
Le président de la République de Turquie, Recep Tayyip Erdogan, a appelé les pays européens et l’Union Européenne (UE) à prendre une décision finale quant à l’adhésion de la Turquie à l’Union.
Le chef de l’Etat turc s’exprimait, mercredi, au 20e Congrès International du Forum d’Affaires de la MUSIAD, importante association d’hommes d’affaires de Turquie.
Il est revenu sur les événements récents en Turquie et dans la région, et a réagi aux critiques européennes vis-à-vis de l’arrestation de certains députés dans le cadre d’enquête contre le terrorisme.
Erdogan reproche aux "dirigeants, chefs d'Etat, Premiers ministres et ministres de l'Europe et de l'Occident d'accueillir les terroristes alors que la justice [turque] fait le nécessaire", et les met en garde contre "[cette approche] qui les frappera très violemment, comme un boomerang".
"D’un côté vous reconnaissez le PKK comme une organisation terroriste, et de l’autre, vous autorisez les dirigeants du PKK à ouvrir des expositions dans les couloirs du Parlement Européen. C’est inacceptable, ce n’est pas sincère", a-t-il dénoncé.
"Ils osent nous comparer aux Nazis. L'idéologie nazie est apparue en Occident, pas en Orient. C'est l'Occident qui est à la source des massacres de masse. Ceux qui ne sont pas capables de punir ceux qui ont brûlé nos citoyens à Solingen (Allemagne), n'ont rien à nous dire", a-t-il ajouté.
Pour le président turc, les Européens et les Occidentaux en général ont toujours une approche "orientaliste" envers les pays de l’Orient.
"Pour une majorité d’occidentaux, les orientaux ne sont pas évolués. Vous pouvez aller aussi loin que possible dans le développement, aux yeux des occidentaux, vous serez toujours derrière, en deuxième position. Nous connaissons cette approche depuis un demi-siècle dans notre parcours pour adhérer à l’UE", a-t-il estimé.
Erdogan a sévèrement dénoncé cette "volonté" des pays européens à accueillir à bras ouverts ces personnes qui fuient la justice et à leur offrir l’asile politique.
"Dans ce cas-là, venez faisons une bonne action. Au lieu d’accueillir les terroristes, ouvrez vos bras aux Syriens qui fuient les massacres perpétrés depuis 6 ans dans leur pays. Pourquoi fermez-vous les camps de réfugiés ?", a-t-il lancé.
Il a très sévèrement critiqué le manque de solidarité et de compassion affiché depuis plusieurs années par l’Europe face aux drames humains survenus en Méditerranée et en mer Egée, alors que des migrants africains ou syriens cherchaient à atteindre les côtes européennes.
Dans ce contexte, et en réponse aux déclarations de certains dirigeants européens demandant la fin des négociations d’adhésion de la Turquie à l’UE, le président Erdogan a invité les européens à prendre une décision sur l’avenir des relations Turquie-UE.
"Ils demandent à revoir les relations Turquie-UE. Mais n’attendez plus, vous êtes déjà en retard. Ne vous contentez pas de revoir votre position, prenez une décision définitive", a-t-il déclaré.
Par la suite, le président turc est revenu sur les performances économiques de la Turquie et a expliqué la politique d’ouverture à l’Afrique.
"La Turquie a enregistré des performances économiques historiques ces 14 dernières années. Notre croissance annuelle moyenne est de 4,7% entre 2003 et 2015. Ces trois dernières années, notre croissance est supérieure à la moyenne mondiale et en 2015 nous avons réalisé un taux de 4%", a-t-il rappelé.
Erdogan a ajouté que la Turquie souhaite renforcer et développer ses relations économiques et politiques avec les pays du continent africain.
"Notre objectif est d'ouvrir des ambassades dans tous les pays africains. Cette année, , a-t-il annoncé.
Pour conclure, le président turc a commenté le résultat de l’élection présidentielle aux Etats-Unis.
"Après deux mandats gouvernés par les Démocrates, ce sont les Républicains qui reprennent le flambeau. Une nouvelle ère commence aux Etats-Unis après ce choix des citoyens américains. Je souhaite que cette nouvelle ère soit bénéfique tant au niveau de la démocratie que des libertés pour les américains et pour l’ensemble du monde et de notre région. Je souhaite personnellement beaucoup de bonnes choses pour les Américains", a-t-il dit.
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