"La Tunisie est le pays le plus stable en Afrique du Nord" (Ambassadeur de Turquie en Tunisie)
-Ömer Faruk Doğan, accordait récemment une interview lors d’une visite dans le Bureau de l’Agence Anadolu à Tunis.

Tunis
AA/Tunis/Correspondants
"La Tunisie est un pays modèle dans la région de l'Afrique du Nord. Il s’agit du pays le plus stable», a affirmé l'ambassadeur de Turquie en Tunisie, Ömer Faruk Doğan.
L'ambassadeur turc, qui s’était rendu, récemment, au siège du Bureau de l’AA à Tunis, accordait une interview à l’agence.
Le diplomate turc a passé en revue, au cours de cette interview, une série de volets, portant sur la coopération entre Tunis et Ankara dans plusieurs domaines, notamment, ceux économique et culturel.
« La Tunisie est un pays référence en matière de tolérance et de sécurité », a estimé l'ambassadeur turc, qui a, par ailleurs, mis en exergue la capacité des Tunisiens à « identifier des solutions aux problèmes » et aux défis auxquels ils sont confrontés.
Dogan est revenu, également, sur la nature des relations privilégiées entretenues par la Tunisie et la Turquie qui partagent un héritage culturel et historique commun.
« La Tunisie et la Turquie sont animées d’une forte volonté de lutter et d’éradiquer le terrorisme », a souligné l’ambassadeur, rappelant que cette lutte nécessite une « formation particulière pour éviter, notamment, l’infiltration des terroristes aux frontières ».
La Turquie, qui lutte contre ce fléau depuis plus de trois décennies, est prête à partager son expérience et son savoir-faire en la matière, a relevé Dogan.
S’agissant du volet culturel, Dogan a tenu à préciser que le niveau actuel de coopération bilatérale ne « reflètent pas le riche potentiel dont disposent la Tunisie et la Turquie ».
Il a annoncé dans ce cadre que des célébrités turques du monde des arts, très populaires auprès du public tunisien, seront prochainement conviées, indiquant, par ailleurs, que plus d’une trentaine d’accords de jumelage ont été conclus entre des municipalités turques et tunisiennes.
Quant à l’apprentissage de la langue turque en Tunisie, l’ambassadeur a confirmé l’existence d’une forte demande qui n’est pas pour l’instant amplement satisfaite.
Néanmoins, avec l’ouverture d’un Centre culturel turc, nous comptons remédier à cette insuffisance, a-t-il assuré. L’ambassadeur a précisé qu’une série de procédures administratives et juridiques devant être effectuées avant l’inauguration d’un Centre Yunus Emre dans l’espace « Dar Daoulatli », situé dans la Médina de Tunis.
Dogan a tenu à préciser que les discussions ont atteint un stade avancé également pour l’ouverture d’un Centre culturel tunisien Turquie.
Au plan économique, l‘ambassadeur s'est dit convaincu que la Tunisie, porte d’entrée du continent africain, peut, avec sa population de 11 millions d'habitants, répondre à un marché africain de 1,2 milliard de personnes.
Un objectif qu'elle peut atteindre grâce aux avantages comparatifs dont elle dispose, a encore précisé Dogan, citant entre autres, l’emplacement géographique stratégique dont jouit la Tunisie, qui fait d'elle une porte d'entrée pour le continent, et la stabilité sociale et politique qu'elle a su préserver en dépit des multiples soubresauts.
S’agissant du volet économique, l’ambassadeur a annoncé qu’une réunion, prévue à la fin du mois de mars prochain, entre les ministres turc et tunisien de l’Industrie, se penchera sur le projet portant aménagement d’une zone industrielle pilote dans la banlieue de Tunis (1000 entreprises turques, 250 mille emplois) ; un projet annoncé en 2012 et qui n’a pas été concrétisé depuis.
Il a souligné aussi que la 2ème session du Conseil supérieur de la Coopération stratégique tuniso-tuque, prévue au mois d’avril prochain à Ankara, traitera, entre autres, des projets devant être réalisés en Tunisien à la faveur de l’enveloppe de 100 millions de dollars, déposée par la Turquie à la Banque centrale de Tunisie lors de la Conférence d’Investissement 2020 à la fin du mois de novembre dernier.
« Cette enveloppe a été répartie en deux parties. Une première de 50 millions mise directement à la disposition du gouvernement tunisien et une seconde qui servira à financer les projets que le gouvernement tunisien souhaitera, et ce par le truchement de la TIKA » (Agence turque de Coopération et de Développement), a-t-il détaillé.
Il a rappelé dans le même ordre d’idées que « le plus grand volume d’investissement avec un seul opérateur » dans l’histoire de la Tunisie a été la réalisation de l’aéroport d’Enfidha (650 millions d’euros) par le gestionnaire aéroportuaire turc TAV qui gère également cinq aéroports tunisiens, lançant, à en conclusion que « d’autres investissements vont suivre ».
La Turquie avait annoncé le 29 novembre dernier, en marge de la Conférence internationale d’investissement Tunisia 2020, par la voie du vice Premier ministre Nurettine Canikli le dépôt à la Banque Centrale de Tunisie d’une enveloppe de 100 millions USD. Le ministre des Affaires étrangères Mevlut Cavusoglu était également présent lors de cette Conférence.