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Turquie: Le musée d'Antalya prêt à accueillir le Sarcophage d'Héraclès

- Le sarcophage qui illustre les douze travaux d'Héraclès, ( 2ème siècle av. J.-C.), sera rendu à la Turquie par la Suisse le 6 septembre, soit 50 ans après son pillage

Ayşe Yıldız, Nur Asena GÜLSOY  | 23.08.2017 - Mıse À Jour : 23.08.2017
Turquie: Le musée d'Antalya prêt à accueillir le Sarcophage d'Héraclès

Antalya

AA – Antalya (Turquie)

La Turquie se prépare à accueillir, le 6 septembre prochain, le Sarcophage d'Héraclès dans la province d'Antalya (Sud).

Le héros mythologique est célèbre par sa force et ses douze travaux.

Le sarcophage qui illustre ces douze travaux, a été retrouvé par les autorités suisses au port de Genève, après son pillage dans les années 1960 en Turquie, lors de fouilles illégales.

En réponse aux démarches du ministère turc de la Culture et du Tourisme, les autorités suisses ont accepté de rendre le sarcophage à la Turquie.

Le musée d'Antalya, où sera exposé le sarcophage, s'est préparé pour accueillir le chef d'œuvre.

Des panneaux ont été installés sur le socle où sera placé le sarcophage, racontant son histoire ainsi que le processus d'extradition.

Interviewé par l'Agence Anadolu, l'enseignant d'archéologie à l'Université Akdeniz, le professeur Nevzat Cevik a noté l'importance du sarcophage.

"Le plus important, c'est que le chef d'œuvre sera rendu à sa patrie, car les pièces appartiennent au pays où elles sont nées, a-t-il déclaré. Dès qu'elles partent ailleurs, elles sont orphelines. Nous souhaitons que tous nos chefs d'œuvre soient rendus pour qu'ils retrouvent leur identité originale. Cela est valable pour tous les chefs d'œuvre du monde. Pillés, arrachés des terres auxquelles ils appartiennent, les chefs d'œuvre ne sont plus que des objets."

Pour Cevik, l'extradition du sarcophage est une démarche importante, exemplaire pour les autres pays qui détiennent encore des richesses appartenant à la Turquie.

Il a rappelé que plusieurs pays, dont le Royaume-Uni, l'Allemagne, la France et l'Autriche surtout, ont transporté des chefs d'œuvre appartenant à l'Anatolie durant l'ère ottomane, et plusieurs d'entre eux sont désormais exposés dans leur musées.

"Plusieurs personnes ont profité de la faiblesse de l'Empire ottoman pour piller des chefs d'œuvre, dont des milliers de petites pièces", a-t-il fait savoir.

"Mais il faut poursuivre la lutte, nous devons récupérer tout ce qui nous appartient, a insisté Cevik. Héraclès a réalisé douze travaux impossibles. Son extradition est le treizième travail qui a été réalisé".

La présidente du Département d'Archéologie de l'Université d'Akdeniz, Havva Isik Iskan s'est félicitée de l'extradition du sarcophage, soulignant son importance historique et sa qualité esthétique.

"Il sera finalement rendu à sa patrie, a-t-elle dit. Le président de la fouille de la cité antique de Sagalassos dans la province de Burdur (Sud-ouest de la Turquie), le professeur Marc Waelkens a envoyé à la Suisse un rapport de 70 pages sur le sarcophage. Waelkens a beaucoup contribué à l'extradition. Il a démontré, par des données scientifiques, que le chef d'œuvre appartient à la cité antique de Pergé. Le sarcophage a été pillé dans les années 1960. Plusieurs pièces y ont été pillées", a-t-elle rappelé.

Le sarcophage qui fait 235 centimètres de long sur 112 centimètres de large, a été retrouvé et saisi en 2010 au port de Genève, par les autorités suisses qui procédaient à un contrôle. Il s'est ensuite avéré que le sarcophage qui date du 2ème siècle av.J.-C., avait été pillé en Turquie en 1960.

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