AA/Conakry/Boussouriou Bah
La capitale guinéenne a été paralysée, lundi, par une nouvelle manifestation de l’opposition contestant le calendrier électoral établi par la Commission Electorale Nationale Indépendante (CENI) et qui prévoit la tenue de l’élection présidentielle le 11 octobre et des locales en 2016, ont indiqué à Anadolu des témoins oculaires.
Après une trêve de cinq jours faisant suite à deux manifestations (les 13 et 14 avril) qui se sont soldées par 3 morts et une cinquantaine de blessés selon l'opposition, cette dernière a battu à nouveau le pavé.
Plusieurs centaines d'opposants qui prévoyaient de tenir un sit-in devant le siège de la CENI ont été empêchés de le faire par les agents de sécurité, a constaté sur place Anadolu.
Le Chef de file de l’opposition guinéenne Elhadj Celou Dalein Diallo, président de l'Union des Forces démocratique de Guinée (UFDG), a déclaré avoir été "empêché" par les forces de sécurité d'atteindre les locaux de la commission électorale.
Les forces de l’ordre ont, par ailleurs, poursuivi les manifestants dans plusieurs quartiers "chauds" de la capitale, ont ajouté les témoins.
Contacté par Anadolu, Mamadou Alpha Barry, chargé de la communication auprès de la gendarmerie nationale explique que "ces poursuites étaient nécessaires dans la mesure où des manifestants étaient cachés dans les quartiers de la commune de Ratoma (à Conackry)".
Les agents de sécurité stationnant dans les différents carrefours de Conakry ont, en outre, empêché le ralliement des manifestants d’une localité à une autre, en les visant par des bombes de gaz lacrymogène.
Contrairement à la dernière marche de l'opposition, aucun blessé n’a été enregistré, selon des sources concordantes.
Pour Celou Dalein Diallo, ces agissements relèvent d'"une violation des lois républicaines qui donne à chacun le droit de manifester".
Une délégation gouvernementale s’est rendue, dimanche, chez Celou Dalein Diallo pour appeler l’opposition au dialogue ont rapporté des médias locaux.
Un appel auquel le concerné a répliqué qu'il est d'abord essentiel d'annuler ce ‘’calendrier de discorde’’ avant de s'asseoir à la même table de dialogue.
Cette manifestation succéde à une trêve annoncée, mercredi 15 avril, par l'opposition dans un communiqué dont Anadolu a eu copie et dans lequel elle fait état de trois morts et d'une cinquante de blessés dans se rangs tombés dans les manifestations du 13 et du 14 du même mois.
Dans une déclaration commune signée le 24 mars à Paris, l'opposition guinéenne avait appelé à "la reprise des manifestations citoyennes pour exiger la satisfaction des revendications" de l'opposition, estimant que le président Alpha Condé, élu en 2010 a perdu "toute légitimité".
L'opposition dénonce, en particulier, l'inversion du calendrier électoral par la commission électorale nationale indépendante, qui a fixé la présidentielle à octobre 2015 et repoussé à mars 2016, des élections locales, qui n'ont pas été tenues depuis 2005.
