Algérie : un ancien militaire recherché extradé par l'Espagne
- L'avion qui le transportait a atterri jeudi en début de soirée à l'aéroport international d'Alger.
Algeria
AA / Alger / Aksil Ouali
Les autorités espagnoles ont extradé, ce jeudi soir, l'ancien militaire ayant fui l'Algérie après avoir pris part au mouvement populaire, Hirak, en 2019.
Il s'agit de l'ex-caporal de 32 ans, Mohamed Benhalima, qui avait rejoint clandestinement le territoire espagnol, il y a quelques mois.
L'avion qui le transportait a atterri en début de soirée à l'aéroport international d'Alger.
Sur les premières vidéos diffusées sur les réseaux sociaux, on voit bien l'homme, menotté, descendre d'un avion de la compagnie aérienne espagnole. Il a été accueilli par des agents de la police algérienne qui l'ont ensuite transporté dans leur véhicule.
Mohamed Benhalima, rappelons-le, avait introduit une demande d'asile politique en Espagne qui a été rejetée par les autorités espagnoles. Le jeune s'est ensuite déplacé en France où il avait été auditionné, en janvier dernier, par la police avant d'être remis en liberté.
Il y a quelques jours, il s'est fait arrêter, selon des activistes algériens réfugiés en Europe, au Portugal et les autorités de ce pays l'ont remis à leurs homologues espagnoles.
Le 17 mars dernier, l'ex-militaire a été placé dans un centre de rétention pour étrangers à Valence (est de l'Espagne). Il avait même diffusé des enregistrements de l'intérieur de ce centre où il avait parlé de sa situation.
Cité par des médias internationaux, son avocat espagnol, Eduardo Gomez Cuadrado, avait précisé que "Mohamed Benhalima a été arrêté à Saragosse (nord-est) et faisait l'objet d'une procédure d'expulsion".
Pour rappel, Mohamed Benhalima a été condamné par contumace, en mars 2021, à 10 ans de prison pour «publications de fausses informations».
Un mandat d'arrêt international a été également lancé à son encontre. Selon toujours son avocat, la police espagnole a motivé sa procédure d'expulsion par des accusations "d'activités contraires à la sécurité nationale ou qui pourraient compromettre les relations de l'Espagne avec d'autres pays».
Selon lui, les autorités espagnoles lui reprocheraient notamment des liens présumés avec le mouvement islamo-conservateur Rachad, classé en Algérie comme une "organisation terroriste".
Outre Mohamed Benhalima, les autorités espagnoles avaient remis, en août 2021, un ex-gendarme déserteur, en l'occurrence Mohamed Abdellah. Ce dernier a été également extradé pour les mêmes faits.
Dans un communiqué rendu public, il y a quelques jours, l'ONG Amnesty International a appelé l'Espagne à «renoncer immédiatement» à une éventuelle expulsion de Mohamed Benhalima, affirmant qu'il s'agit d'un «lanceur d'alerte» ayant «dénoncé la corruption dans les rangs des hauts gradés de l'armée algérienne».
Amnesty accuse notamment le régime algérien de «torture et d'autres formes de mauvais traitements» contre plusieurs militants du Hirak.
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