Forces de soutien rapide : nous avons accepté un cessez-le-feu de 24 heures au Soudan
- L'armée soudanaise a dénoncé les discussions sur une trêve à un moment où les paramilitaires du soutien rapide "mobilisent une grande force dans le but d'assurer l'atterrissage d'un avion d'aide militaire provenant de soutiens régionaux"
Sudan
AA / Khartoum / Hussameldin Abdelgadir Salih Mohamed
Les Forces paramilitaires de soutien rapide au Soudan ont indiqué ce mardi avoir accepté un cessez-le-feu de 24 heures pour "ouvrir des voies sûres pour le passage des civils et l’évacuation des blessés" à la suite des combats qui durent depuis 4 jours contre l'armée soudanaise.
Les paramilitaires du soutien rapide ont indiqué, par voie de communiqué, avoir "accepté une proposition de trêve de vingt-quatre heures", sans fournir de plus amples détails.
Le communiqué indique que l'approbation de la trêve a été décidée "sur fond de contacts directs avec le secrétaire d'État américain, Antony Blinken, et des efforts de pays frères et amis qui ont procédé à des communications similaires, au cours desquels ils nous ont appelé à un cessez-le-feu temporaire, afin d'ouvrir des voies sûres pour le passage des civils et l'évacuation des blessés".
"Nous affirmons l'engagement de nos forces à respecter les directives émises à cet égard, dès l'aube d'hier (lundi)", a ajouté le communiqué.
De son côté, l'armée soudanaise a démenti ce mardi avoir eu connaissance d'une quelconque coordination avec les médiateurs et la communauté internationale concernant la déclaration d’une trêve de 24 heures par les Forces de soutien rapide.
Le porte-parole de l'armée, Nabil Abdullah, a déclaré dans un communiqué : "Nous n'avons eu connaissance d'aucune coordination avec les médiateurs et la communauté internationale au sujet d'une trêve, et l'annonce de la rébellion (les Forces de soutien rapide) d'une trêve de 24 heures vise à dissimuler la défaite écrasante qu'elle subira dans quelques heures".
"Nous sommes entrés dans une phase critique et nos efforts se concentrent sur la réalisation des objectifs au niveau opérationnel", a ajouté le porte-parole de l’armée.
Dans un second communiqué, l'armée soudanaise a déclaré : "Nous sommes surpris que l'ennemi parle d'une trêve à la lumière de nos informations confirmées selon lesquelles il a mobilisé une force importante à Marawi (nord) afin d'assurer l'atterrissage d'un avion d'aide militaire en provenance de soutiens régionaux (qu'il n'a pas nommé) et de mobiliser ses forces pour marcher sur Khartoum depuis Nyala, El Fasher, Al-Genaïna et Tina".
Plus tôt dans la journée du mardi, le département d'État américain a annoncé que Blinken, avait discuté, au cours de deux appels téléphoniques distincts, avec le commandant de l'armée soudanaise, Abdel Fattah al-Burhan, et le commandant des Forces de soutien rapide Mohamed Hamdan Dogolo, alias "Hemedti", de la nécessité d'un cessez-le-feu immédiat au Soudan.
Le même communiqué a indiqué que Blinken avait souligné dans les deux appels la "nécessité immédiate de parvenir à un cessez-le-feu pour permettre de fournir une aide humanitaire aux personnes lésées par les combats, pour réunir les familles soudanaises et pour assurer la sécurité de la communauté internationale à Khartoum".
Pour le quatrième jour consécutif, le Soudan est le théâtre de combats entre l'armée et les Forces paramilitaires de soutien rapide à Khartoum et dans plusieurs autres villes du pays.
En 2013, les paramilitaires du soutien rapide avaient été formés pour soutenir les forces gouvernementales dans leur lutte contre les mouvements armés rebelles dans la région du Darfour (ouest). Ces forces ont ensuite assumé des missions de lutte contre la migration irrégulière aux frontières et le maintien de la sécurité, avant d’être qualifiées de "rebelles" par l'armée, après le début des combats.
* Traduit de l’arabe par Mounir Bennour.
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