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L'OMS alerte sur la destruction de plus de 70 établissements de santé en RDC

- Les efforts de lutte contre le Mpox ont également été gravement perturbés, avec 90 % des patients fuyant les unités d'isolement, selon le représentant

Beyza Binnur Dönmez  | 07.02.2025 - Mıse À Jour : 10.02.2025
L'OMS alerte sur la destruction de plus de 70 établissements de santé en RDC

Geneve

AA/Genève/Beyza Binnur Donmez

Plus de 70 établissements de santé ont été endommagés ou détruits dans l'est de la République Démocratique du Congo, alors que la violence croissante paralyse les services médicaux, a averti l'Organisation mondiale de la santé (OMS) vendredi.

Lors d'un briefing des Nations unies à Genève, le représentant de l'OMS, Boureima Hama Sambo, a décrit la situation comme "tendue et volatile", les hôpitaux étant débordés par les blessés et les épidémies de maladies.

Rien que dans le Nord-Kivu, particulièrement touché, il a indiqué que 3 082 personnes ont été blessées et 843 tuées, tandis que les attaques contre les centres médicaux ont forcé les travailleurs de santé à fuir.

"Des groupes armés ont occupé des cliniques soutenues par l'OMS, et les services d'urgence sont dépassés", a-t-il ajouté.

Le conflit a aggravé la propagation des maladies infectieuses, a-t-il souligné, ajoutant que les cas de choléra ont explosé dans le Nord-Kivu, avec près de 600 infections suspectées et 14 décès signalés en janvier.

Les efforts de lutte contre le mpox ont également été gravement perturbés, avec 90 % des patients fuyant les unités d'isolement, selon Sambo. Avant l'escalade des violences, il y avait 143 patients dans ces unités.

Le paludisme, la rougeole et la tuberculose continuent de se propager, tandis que les soins pour les maladies chroniques deviennent de plus en plus inaccessibles.

"La malnutrition est également en hausse, avec plus d'un quart de la population confronté à une insécurité alimentaire aiguë, l'OMS a urgemment besoin de 50 millions de dollars pour maintenir sa réponse", a-t-il précisé.

Selon l'OMS, la récente décision des États-Unis de geler l'aide étrangère a un impact considérable sur les efforts de secours en République Démocratique du Congo.

L'année dernière, les États-Unis ont contribué jusqu'à 70 % de la réponse humanitaire du pays, a indiqué l'agence, soulignant que le pays avait également été un important contributeur à la lutte contre le mpox, et avait promis un million de doses de vaccins provenant de ses stocks pour les efforts mondiaux.

Les violences à Goma, capitale de la province du Nord-Kivu, ont éclaté le mois dernier lorsque les rebelles du M23 ont lancé une offensive majeure contre les forces gouvernementales.

L'OMS a rapporté que plus de 900 personnes ont été tuées, avec près de 3 000 blessées.

Des milliers de personnes ont été déplacées, beaucoup fuyant vers le Rwanda voisin, y compris du personnel d'organisations internationales telles que l'ONU et la Banque mondiale.

Le M23 a déclaré un cessez-le-feu unilatéral lundi après avoir combattu l'armée congolaise pour le contrôle de Goma.

Traduit de l'anglais par Sanaa Amir


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